Réunis à Abidjan lors de l’Assemblée générale de l’Union Africaine de Radiodiffusion, les principaux acteurs de l’audiovisuel public sur le continent ont dressé un constat sans appel : les médias africains doivent s’adapter aux défis du numérique pour rester pertinents et souverains. Qualité de l’information, lutte contre les fake news, modernisation des infrastructures et coopération régionale figurent parmi les priorités définies pour renforcer l’écosystème médiatique africain à l’ère digitale.
Confrontés à une mutation rapide de l’écosystème médiatique mondial, les médias africains d’information font aujourd’hui face à une série de bouleversements majeurs. L’essor fulgurant des réseaux sociaux, la pression constante pour produire du contenu instantané, et la concurrence croissante des grands groupes internationaux bouleversent les pratiques journalistiques sur le continent. Face à ces défis, de nombreuses voix s’élèvent pour plaider en faveur d’un repositionnement stratégique axé sur la crédibilité, la rigueur professionnelle et la reconquête des audiences locales.
Le premier défi, c’est que de nos jours, tous ceux qui ont un téléphone portable sont des journalistes. Moi même, je peux faire du journalisme parce que j’ai un téléphone portable. Si je suis témoin d’un événement, je filme et je le mets sur les réseaux sociaux, voici le premier défi. Tout le monde est journaliste, malheureusement.
Robert Beugré Mambé, Premier ministre – Côte d’Ivoire
C’est dans cette dynamique que s’est tenue à Abidjan, du 18 au 20 juin 2025, l’Assemblée générale de l’Union Africaine de Radiodiffusion (UAR). Un rendez-vous de haut niveau qui a réuni les principaux acteurs du secteur autour des enjeux critiques liés à l’avenir des médias africains. Les discussions ont largement porté sur la prolifération des fausses informations et la nécessité d’adopter des mécanismes solides pour garantir la véracité de l’information diffusée, dans un espace numérique souvent dominé par la viralité au détriment de l’éthique.
A force de chercher à occuper les espaces, l’éthique n’a plus sa place. Parce que chacun veut être le premier à annoncer, le premier à analyser et le premier à être suivi, lors d’un événement qui n’est peut être réel. Voici les quelques défis que je voudrais vous proposer à la réflexion.
Robert Beugré Mambé, Premier ministre – Côte d’Ivoire
La question de la souveraineté médiatique a également été au cœur des débats. Face à la domination de chaînes étrangères disposant de moyens technologiques et financiers conséquents, les médias africains doivent impérativement innover. L’Assemblée a ainsi adopté plusieurs résolutions encourageant la mutualisation des ressources, l’investissement dans les infrastructures numériques et l’élaboration d’un cadre réglementaire harmonisé, adapté aux réalités du continent.
Nous nous réjouissons déjà de ce que les spécialistes et les grands experts que nous voyons au cours de cette grande conférence sont notre joie, parce que nous savons qu’ils sauront faire la part des choses pour guider votre réflexion, de sorte à nous proposer des solutions pratiques, réelles, applicables et qui fondent l’espérance que nous avons en nos médias.
Robert Beugré Mambé, Premier ministre – Côte d’Ivoire
Au-delà des déclarations d’intention, cette rencontre d’Abidjan marque une volonté partagée de repenser le rôle des médias dans la construction d’une Afrique plus souveraine, mieux informée et connectée à ses propres dynamiques. Une mobilisation qui ouvre la voie à une nouvelle ère pour les médias africains, capables de conjuguer tradition, innovation et responsabilité pour relever les défis de demain.
