Le Thème de l’Année 2025 de l’Union Africaine « Justice pour les Africains et les personnes d’ascendance africaine par le biais de réparations » vise à aborder les injustices historiques et les frustrations persistantes ressenties par les communautés africaines et diasporiques à travers le monde. L’Union Africaine se fixe pour objectif de revitaliser les discussions internationales concernant les réparations, en plaidant pour que les États concernés prennent des mesures concrètes.
Le bilan de la traite européenne et arabe combinées est estimé aujourd’hui entre 400 et 600 millions de pertes humaines pour l’Afrique. Il s’agit de l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire humaine, et le continent africain en porte encore des stigmates. Depuis les années des indépendances sur le continent africain, la question des réparations qui aurait due suivre l’abolition de l’esclavage ne cesse de s’inviter dans les discussions, mais sans avancée considérable. Fort de cela, l’Union africaine a placé l’année 2025 sous le thème : « Justice et réparations pour les Africains et les personnes d’ascendance africaine ». Pour l’UA, les réparations sont perçues comme un moyen de reconnaître les souffrances passées et de favoriser un processus de guérison.
“Ce moment marque une étape importante dans notre quête collective de justice, d’équité et de reconnaissance, des injustices historiques qui continuent de façonner la vie des Africains et des personnes d’ascendance africaine dans le monde entier.”
John Dramani Mahama, Président de la République – Ghana
Les pays africains multiplient les demandes de reconnaissance et de réparation pour les injustices du passé. A Madagascar par exemple, l’armée coloniale française a massacré les populations avec un bilan estimé entre 20 000 et 100 000 morts en mars 1947, selon les sources officielles. En Algérie la révolte partie de Sétif le 8 mai 1945 fut matée dans le sang, laissant près de 45 000 victimes selon les nationalistes. En 2021, l’Allemagne a accepté de verser à la Namibie 1,1 milliard d’euros pour le génocide des Herero et les Nama qu’elle y a commis entre 1904 et 1908. Lors d’un sommet au Ghana en 2023, les pays d’Afrique et des Caraïbes ont lancé un mouvement mondial visant à obtenir des réparations pour l’esclavage, l’Union africaine s’associant aux pays des Caraïbes pour former un « front uni » afin de contraindre les pays européens de payer pour les « crimes de masse historiques ».
“Il nous appartient, en tant qu’ États indépendants, de déterminer si l’histoire de la séparation sera notre avenir ou si l’esprit d’Adoua peut nous inspirer pour relever les défis d’un monde nouveau.”
Mia Mottley , Première ministre – Barbade
Les peuples d’Afrique ont vécu une terrible violence du fait colonial avec des morts, des expropriations, des privations de liberté et surtout une négation profonde de la dignité humaine par la domination politique, économique et culturelle. D’après les estimations de l’UNESCO, la traite transatlantique des esclaves a déraciné 15 à 20 millions d’Africains qui ont été séquestrés et traînés de force dans les Amériques et les Caraïbes. Ces personnes ont enduré une misère indescriptible de même que leurs descendants et ce pendant des centaines d’années.
“La gravité de ces injustices historiques qui ont été des actes criminels, bien réfléchi, planifiés et méthodiquement exécutés, perpétrés contre les peuples d’Afrique et les personnes d’ascendance africaine à déterminer, le Togo à introduire, auprès des instances décisionnels de l’union africaine, la demande qui a conduit à cette décision, qui vient répondre aux aspirations profondes, des peuples et des organisations diasporique, de la société civile africaine à la justice et à la réparation”
Robert Dussey , Ministre des Affaires étrangères – Togo
Le thème de 2025 de l’Union Africaine marque un tournant significatif dans la quête de justice pour les Africains et les personnes d’ascendance africaine. Grâce à cette initiative, l’UA réaffirme son engagement à défendre les droits humains et à promouvoir la dignité pour tous les Africains, tout en soulignant l’importance de la solidarité et de la justice dans la construction d’une société plus juste.
