Près d’un mois après le début des combats entre l’armée régulière et les paramilitaires des forces de soutien rapide, la situation du pays est désastreuse. Un tiers de la population souffre déjà de la faim. Le bilan était d’au moins 700 morts après trois semaines de violences. L’Union Africaine qui condamne la violence au Soudan, appelle à un cessez-le-feu humanitaire et demande instamment un soutien international coordonné pour le peuple soudanais en pleine confrontation armée.
L’Union africaine (UA) a appelé les Forces armées soudanaises (SAF) et les Forces de soutien rapide (RSF), engagées dans des affrontements armés depuis le 15 avril 2023, à mettre en œuvre un cessez-le-feu immédiat, afin d’assurer la protection des civils, la santé, les transports et autres infrastructures essentielles, en particulier les services d’eau et d’électricité, l’accès et l’assistance humanitaires, ainsi que le dialogue politique.
« SE Moussa Faki Mahamat, Président de la Commission de l’UA, s’était rendu cinq fois au Soudan ces dernières années, pour faire comprendre aux acteurs militaires et civils soudanais la nécessité de parvenir à un accord politique en vue d’un retour à un gouvernement dirigé par des civils et des élections opportunes. Le président Faki et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (CPS) avaient publié de nombreuses déclarations publiques condamnant la violence, appelant à la cessation des hostilités, à la mise en œuvre de mesures de désescalade, à l’aide humanitaire et au retour au dialogue politique au sein de l’instance suprême. L’intérêt du peuple soudanais. »
Bankole Adeoye, Commissaire de l’UA aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité
Depuis la Révolution pacifique de 2019 au Soudan, l’Union Africaine multiplie les actions pour accompagner le processus de paix dans ce pays de l’Afrique de l’Est à travers la mise en œuvre de l’accord de transition d’août 2019, l’accord de Juba de 2020 avec des groupes armés soudanais et la suspension du Soudan par le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA en octobre 2021.
“L’objectif est d’intensifier le plaidoyer pour la reprise du processus politique dans le pays. Notre conviction est qu’il n’y a pas de solution miracle à ce genre de crise. Pour parvenir à des résultats dans tous ces domaines, il est important de travailler ensemble en tant que communauté internationale”.
MOUSSA FAKI MAHAMAT, Président de la Commission de l’Union Africaine
Les violents combats entre l’armée et les paramilitaires en guerre pour le pouvoir au Soudan ont forcé, selon les Nations unies, plus de 334 000 personnes à fuir à l’intérieur du pays, tandis que 100 000 autres se sont réfugiées dans les pays voisins. Les personnes qui ont fait le choix de rester à Khartoum, endurent des pénuries d’eau, d’électricité et de nourriture. Le conflit a plongé le pays, l’un des plus pauvres d’Afrique, dans une « véritable catastrophe », selon l’ONU. Négociant une trêve et un passage pour l’aide humanitaire, l’Union africaine appelle les pays voisins du Soudan ainsi que la communauté internationale à porter assistance aux victimes.
« Nous avons convenu d’intensifier collectivement et bilatéralement tous nos efforts pour garantir un cessez-le-feu permanent et inconditionnel , intensifier l’aide humanitaire, une pression cohérente et coordonnée pour un dialogue politique inclusif au Soudan. »
El Hacen Lebatt, Porte-parole de l’Union Africaine sur le Soudan
Depuis le 15 avril, le Soudan est le théâtre d’affrontements entre l’armée et les « Forces de soutien rapide » (FSR) à Khartoum et dans d’autres villes. Les affrontements sont venus fragiliser un peu plus cet État du Nord-Est de l’Afrique, qui a connu deux guerres civiles et une série de conflits internes, comme au Darfour et lors de la sécession du Soudan du Sud en 2011. Plusieurs dizaines de milliers de personnes sont déjà arrivées dans les pays frontaliers : le Tchad à l’ouest, l’Ethiopie à l’est, le Soudan du Sud et la Centrafrique au sud et l’Egypte au nord.