Bujumbura la capitale du Burundi a abrité du 2 au 6 mai 2023, le 11e sommet du Mécanisme régional de suivi de l’Accord-Cadre d’Addis-Abeba. Durant quatre jours, les participants à ces travaux ont évalué les dernières évolutions dans la région des Grands Lacs ainsi que les progrès et les défis dans la mise en œuvre de l’accord cadre, 10 ans après sa signature le 24 février 2013 à Addis-Abeba en Ethiopie. Des dirigeants régionaux et internationaux ont appelé à la cessation des combats au Soudan et à l’Est de la RDC, ainsi qu’à la désescalade entre le Rwanda et la RD Congo.
Les travaux du 11e sommet du Mécanisme régional de suivi de l’Accord-Cadre d’Addis-Abeba se sont tenus dans un climat de recherche de la paix et de la sécurité dans l’Est de la République Démocratique du Congo à travers la mise en œuvre de l’accord de Nairobi et la feuille de route de Luanda à travers notamment le cantonnement des éléments du M23 et le déploiement des forces régionales de la Communauté de l’Afrique de l’Est. Lors de son intervention ce samedi 6 mai à Bujumbura (Burundi), le président Félix Tshisekedi a dénoncé encore une fois la violation de cet accord par le Rwanda.
« Dix ans après l’entrée en vigueur de cet accord, nous constatons la rupture de ce pacte collectif par un Etat signataire, la République du Rwanda, qui, sous couvert du mouvement terroriste M23, s’est donné la liberté d’agresser et d’envahir une partie de la province du Nord-Kivu en RDC visant l’exploitation illégale de nos ressources naturelles. »
Félix Tshisekedi, Président de la RD Congo
Avec la résurgence du M23 (Mouvement du 23 mars) dans l’Est de la RD Congo en novembre 2021, plus de 500 mille personnes ont été forcées à fuir les violences. La situation dans la province de l’Ituri reste préoccupante avec des attaques régulières de plusieurs localités par les milices. Face à cette situation, l’Union africaine (UA) appelle les parties prenantes à cette crise à mettre fin immédiatement aux hostilités et à un examen de conscience.
« Jusqu’à quand allons-nous continuer à faire étalage de nos faiblesses, carences et fragilités diverses ? Pourquoi continuons-nous à tourner en rond en observant la non-concrétisation effective de nos décisions ? Nos peuples et nos amis dans le monde nous regardent. »
Moussa Faki Mahamat, Président de la Commission de l’UA – Tchad
L’Est de la RDC est en proie aux violences depuis plus de deux décennies. Ni la présence de la Monusco ni encore moins la plus récente venue de la force est-régionale n’ont réussi à mettre fin à cette instabilité. Au Soudan, malgré les différents appels à un cessez-le-feu, les combats s’intensifient dans le pays. Face à cette situation, le nouveau président du Mécanisme régional de suivi de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RD Congo et la région, le Chef de l’Etat burundais Evariste Ndayishimiye, appelle l’implication de toutes les parties prenantes pour trouver des solutions régionales aux problèmes régionaux.
“Je rassure les Congolais et la communauté internationale, en me référant à l’expérience burundaise, la paix et la réconciliation en RDC sont possibles. La RDC rétablira la paix.C’est aussi le moment de libérer la République Démocratique du Congo de toutes les forces négatives étrangères qui sont établies sur le sol congolais. En outre, nous devons capitaliser les atouts immenses que la région possède et nos ressources humaines. »
Evariste Ndayishimiye, Président de la République – Burundi
Connu aussi sous le nom d’Accord d’Addis-Abeba, l’Accord-Cadre du Conseil de Paix et de Sécurité, a été signé le 24 février 2013 à travers un cadre négocié par l’Union africaine et l’ONU pour promouvoir la stabilité en République démocratique du Congo. Cet accord signé par 13 pays vise également à mettre fin aux cycles récurrents de conflits dévastateurs dans l’est de la RDC, qui ont un impact sur la stabilité et le développement dans la région des Grands Lacs.