L’Union africaine engage les huit blocs régionaux du continent à créer un marché unique pour les marchandises et services. Les échanges intra-régionaux varient de 5,4% à 90% selon les blocs régionaux. Le commerce informel transfrontalier représente environ 40% des échanges en Afrique subsaharienne. Le potentiel inexploité d’exportation de l’Afrique est estimé à 21,9 milliards de dollars, soit 43% des exportations intra-africaines. Une libéralisation tarifaire partielle dans le cadre de la ZLECAf pourrait générer un potentiel d’exportation supplémentaire de 9,2 milliards de dollars sur cinq ans.
L’Accord portant création de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) de 2018 reconnaît les communautés économiques régionales comme piliers du commerce intraafricain. Ce texte engage les Etats membres des huit blocs régionaux reconnus par l’Union africaine à créer un marché unique pour les marchandises et les services facilité par la circulation des personnes afin d’approfondir l’intégration économique du continent, conformément à l’Agenda 2063.
“Nous devrions avoir un groupe de travail continental, plus ou moins une sorte de secrétariat conjoint composé du Secrétariat de la ZLECAf, des communautés économiques régionales, du secteur privé et des institutions partenaires pour fournir des services de secrétariat pour l’intégration continentale. Et bien sûr, le statut juridique des communautés économiques régionales va être clarifié car elles participent activement à la ZLECAf”.
Francis MANGENI, Conseiller au sein du Secrétariat de la ZLECAf
Selon des chiffres de l’Union africaine, les échanges intra-régionaux se chiffrent à 86% en Afrique de l’Est, 90% au sein de la SADC, 78% pour le COMESA, 5,4% et 13,8% respectivement au sein de la CEEAC et de la CEDEAO. Pour atteindre les objectifs de rassembler 1,3 milliard de personnes dans un bloc économique de 3,4 milliards de dollars, des experts appellent à l’amélioration de l’intégration productive des économies africaines.
“Lorsqu’on définit les objectifs de ce type de plate-forme ou de ces institutions, je pense que le domaine de la complémentarité commerciale ainsi que celui de la réduction de la diversité des politiques commerciales devraient être au centre de l’attention. Ainsi, tout type d’arrangement doit être basé sur un programme et c’est ici que doit se concrétiser la dynamisation du commerce intra-africain”.
Wumi OLAYIWOLA, Chargé de programme à la Direction de la recherche et des statistiques – CEDEAO
Le commerce informel transfrontalier représente environ 40% des échanges en Afrique subsaharienne. Selon les données officielles, le potentiel inexploité d’exportation de l’Afrique s’élève actuellement à 21,9 milliards de dollars, ce qui représente 43% des exportations intra-africaines. Une libéralisation tarifaire partielle dans le cadre de la ZLECAf au cours des cinq prochaines années pourrait permettre de réaliser un potentiel d’exportation supplémentaire de 9,2 milliards de dollars.
“La ZLECAf est une opportunité de repenser désormais le débat sur l’intégration régionale africaine afin que nous arrivions au stade où nous pouvons dire que l’intégration africaine a véritablement atteint sa maturité. En fin de compte, la ZLECAf n’est qu’un des nombreux protocoles, l’un des nombreux programmes phares de l’Agenda 2063. Nous devons le faire fonctionner, ainsi que le protocole sur la liberté de circulation grâce au passeport africain qui est censé être promu. Ce sont d’autres choses qui doivent prendre vie maintenant que la ZLECAf est là”.
Emmanuel BENSAH, Directeur exécutif adjoint au sein du réseau politique de la ZLECAf
Le commerce au sein de l’Afrique comprend 61% de produits transformés et semi-transformés dans le cadre de l’Initiative de commerce guidé de la ZLECAf. Cette dernière représente la deuxième plus grande zone de libre-échange au monde. Son objectif est d’augmenter le niveau des échanges continentaux de 18% à 25% en 10 ans et de favoriser le commerce intra-africain à hauteur de 35 milliards de dollars par an.