Le terrorisme est devenu une réalité pour l’ensemble des régions africaines. Un fléau qui pose des défis humains, logistique, sanitaire, éducatif et financier majeur sur le continent. Pour renforcer la résilience de l’Afrique contre les violences terroristes, l’Union africaine mise sur sa jeunesse, l’opérationnalisation du Fonds pour la paix et l’Initiative d’Accra sur la lutte contre le terrorisme. Des instruments qui, pour le président en exercice de l’organisation panafricaine Azali Assoumani et le président de la Commission de l’Union africaine Moussa FAKI Mahamat, disposent d’un réel potentiel capable de permettre d’erradiquer le phénomène terroriste en Afrique.
En Afrique le terrorisme n’épargne désormais aucune région. Du Sahel au bassin du lac Tchad, en passant par le nord-est du Nigéria, le golfe de Guinée, l’est de la République démocratique du Congo, le nord du Mozambique ou la Somalie, ce phénomène est l’une des principales sources d’instabilité dans les Etats. Sur le continent, l’impact humain du terrorisme est frappant. A cause de l’insécurité, l’Afrique abrite 44% des déplacés internes dans le monde, soit 36 millions de personnes. Le président en exercice de l’Union africaine; le comorien Azali Assoumani s’est engagé à soutenir les efforts en faveur de la paix.
“C’est de la détresse humaine que naissent l’amertume et le désespoir qui constituent, à leur tour, l’un des terreaux des fléaux meurtriers, en particulier le terrorisme. A cet effet, j’entends appuyer autant qu’il me sera possible, les efforts entrepris par le Conseil de Paix et de Sécurité, en faveur de la prévention des conflits et en appui aux processus d’interposition des forces panafricaines”
Azali ASSOUMANI, Président en exercice de l’Union africaine
L’Afrique se veut un espace sécurisé pour ses jeunes. Les jeunes de moins de 30 ans, soit près de 70% de la population africaine, sont particulièrement vulnérables face au terrorisme et à l’extrémisme violent, selon des études menées par des experts de l’Union africaine. L’organisation panafricaine se donne ainsi pour mission d’accentuer leur résilience face à l’extrémisme violent grâce notamment à leur inclusion dans les cercles de prise de décision.
“Il est nécessaire que les espaces sécurisés soient inclusifs. Les jeunes de divers horizons, en particuliers ceux qui sont non-originaires de la communauté locale, doivent être assurés du respect et de l’estime de soi. De même, sans espace sécurisé, les jeunes de différentes races, ethnies, sexes, appartenances religieuses et culturelles peuvent être effrayés de contribuer librement à la communauté. A l’opposé, lorsque les jeunes disposent d’espaces sûrs, ils peuvent contribuer efficacement au développement à la paix et à la cohésion sociale”
Idriss LALLALI, Directeur adjoint du Centre Africain D’etudes Et De Recherche Sur Le Terrorisme
Alors que 70 % des missions de maintien de la paix se déroulent en Afrique, l’Union Africaine souhaite renforcer son implication dans la résolution des crises sécuritaires sur le continent. C’est dans cette optique que l’organisation régionale africaine a démarré la phase pilote d’utilisation du Fonds pour la paix en 2022 d’un montant de 8,4 millions de dollars, assorti d’un Fonds de réserve de crise de 5 millions de dollars.
“Grâce à l’appui de la Banque africaine de développement, l’Union africaine a pu financer directement des opérations de maintien de la paix en 2022. Nous devons mettre l’emphase sur des systèmes de financement durables et prévisionnels des opérations de maintien de la paix de l’Union africaine”
Bankole ADEOYE, Commissaire aux Affaires Politiques, à la Paix et à la Sécurité de l’Union Africaine
En Afrique, le terrorisme induit des conséquences majeures sur les plans logistique, sanitaire, éducatif et financier. Le président de la Commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat a indiqué que le terrorisme et le recours de plus en plus fréquent à la violence comme moyens de conquête du pouvoir et de sauvegarde de celui-ci, fragmentent les sociétés. Il a prôné l’implémentation rapide des résolutions de l’Initiative d’Accra de 2017, qui milite pour une approche préventive de la lutte contre le terrorisme en Afrique.