La tenue du 36e sommet ordinaire de l’Union Africaine les 18 et 19 février 2023 a donné l’occasion de faire un bilan de l’exercice écoulé dans tous les domaines. En terme de paix et de sécurité malgré la persistance du terrorisme et de la violation des principes démocratiques dans plusieurs pays, les leaders africains saluent plusieurs victoires dans la résolution des crises, la plus remarquable étant certainement celle enregistrée sur le conflit interne en Ethiopie, où un accord historique a mis fin à 2 années de guerre.
2023 marque pour l ‘Union africaine le soixantenaire de l’Institution créé en 1963 sous l’appellation de l’Organisation de l’unité africaine. 6 décennies à courir derrière l’idéal de paix comme l’a rappelé, Moussa Faki Mahamat à l’ouverture du 36e sommet ordinaire de l’Union africaine qui s’est tenu du 18 au 19 février 2023 à addis abeba en ethiopie. Pour le Président de la Commission de cette institution, le chantier de la gouvernance politique essentielle à la stabilité reste entravé par plusieurs fléaux dont la persistance des coups d’Etat.
L’une des fragilités majeures de l’Afrique se manifeste dans les champs politique et sécuritaire, les deux s’influençant mutuellement. Dans ces domaines, les efforts de construction nationale se heurtent ces derniers temps à la résurgence des changements anticonstitutionnels de gouvernement accentuant l’instabilité politique et la fragilisation des Etats. Celles-ci sont par ailleurs alimentée par d’autres foyers tels que l’extrémisme violent, le terrorisme, la conflictualité inhérente aux processus électoraux, les conflits intercommunautaires et les changements climatiques.
Moussa Faki Mahamat, Président de la Commission de l’UA
Plus optimiste, l’Homme d’etat n’occulte pas les victoires politiques enregistrées ces derniers mois. Des victoires auxquelles participent l’organisation panafricaine au travers du conseil de paix et de sécurité et de ses médiateurs. Les perspectives de réconciliation en Libye attestées par le Comité de Haut niveau, les progrès au Soudan vers un accord politique inclusif et les avancées en Somalie où l’armée enregistre d’importantes victoires face aux terroristes traduisent témoignent de ces efforts. En Ethiopie, pays hôte de ce sommet, le chemin parcouru depuis le 35e sommet en février 2022 est surtout marqué par l’accord historique signé entre le gouvernement éthiopien et le TPLF,Le Front de libération du peuple du Tigré en novembre 2022.
L’Éthiopie est là où elle en est aujourd’hui, en grande partie grâce aux efforts inlassables de l’Union africaine et à la sagesse de sa croyance profonde dans le principe des « solutions africaines aux problèmes africains ».L’une des expressions les plus anciennes et les plus puissantes de ce principe provient de la déclaration d’ouverture prononcée par Sa Majesté Impériale Haile Selassie dans son allocution au premier Sommet de l’OUA en mai 1963.lorsque des différends surgissent, l’effort pour les résoudre « doit être confiné à ce continent et mis en quarantaine de la contamination de l’ingérence non africaine ».
Abiy Ahmed, Premier Ministre – République fédérale d’Éthiopie
Le Président de l’Union des Comores qui accède à la présidence de l’Union africaine à la suite de son homologue sénégalais Macky Sall, s’inscrit dans une perspective de lutte multiforme qui intègre les priorités de développement , la prévention et la négociation.
Nous savons, en effet, que c’est de la détresse humaine que naissent l’amertume et le désespoir qui constituent, à leur tour, l’un des terreaux des fléaux meurtriers, en particulier le terrorisme. A cet effet, j’entends appuyer autant qu’il me sera possible, les efforts entrepris par le Conseil de Paix et de Sécurité, en faveur de la prévention des conflits et en appui aux processus d’interposition des forces panafricaines et de DDR sur le terrain.
Azali Assoumani, Président de l’ Union Africaine
Parce que le développement est la seule voie vers la paix durable, les enjeux climatiques, de souveraineté alimentaire, les défis du commerce intra africain, la promotion de la justice sociale restent autant de chantiers à parfaire par l’organisation panafricaine et tous les Etats membres.