Au Mali, l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE) a rendu publics les résultats provisoires du vote du référendum pour la nouvelle Constitution ce 23 juin 2023 en fin d’après-midi. Il ressort de ces résultats une très large victoire du Oui qui l’emporte avec 97% des voix.
Une nouvelle Constitution a été adoptée par les Maliens après le référendum qui s’est déroulé le dimanche 18 juin 2023. Le « OUI » a emporté ce scrutin à hauteur de 97%, contre 3% pour le « Non » selon l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE). Ce que l’on peut également retenir est que le taux de participation à ce scrutin est de 39,40%.
C’est une phase importante, mais le constat le plus amer, c’est la non participation de la région de Kidal et d’autres zones à cause de l’insécurité. On constate dans cette région toujours contrôlée par les groupes armées qu’il n’y a pas eu d’élections. Mais le plus important c’est que le oui l’a emporté.
Cette Constitution nouvellement adoptée au Mali renforcerait les pouvoirs du président. Elle prévoit également l’amnistie pour les auteurs de coups d’Etat antérieurs à sa promulgation. Ce projet est contesté par une opposition hétérogène qui dénonce des irrégularités.
Ce que l’on constate, c’est un renforcement assez inattendu des pouvoirs du Président de la République alors que jusqu’à présent on s’attendait à un nivellement entre les différents pouvoirs dans le système démocratique. Mais pour la première fois dans l’histoire du Mali, on a mis dans les textes la possibilité de destituer un Président qui commet une faute grave. La deuxième réforme importante du nouveau texte, c’est la reconnaissance des autorités traditionnelles. Il y a un troisième point qui concerne la reconnaissance des langues nationales, comme les langues officielles, même si le français reste la langue de travail. Et enfin, l’existence d’un parlement à deux chambres. On aura l’Assemblée nationale et on aura aussi le Sénat dont les membres seront nommés par le Président de la République.
Le référendum constitue une importante étape sur le chemin censé aboutir en mars 2024 à un retour des civils à la tête du pays. Les colonels au pouvoir depuis 2020 ont fait de ce projet de Constitution une pierre essentielle de la refondation du Mali.