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Niger – Avenues et places historiques : remplacement des noms français sur quatre sites de Niamey

Le 15 octobre 2024, le ministre de la Jeunesse, de la Culture, des Arts et des Sports, Colonel-major Amadou Abdourahamane du Niger, a renommé deux places publiques et une avenue à Niamey pour reconnecter le peuple nigérien à son histoire. Ces lieux emblématiques ont abandonné leurs anciennes désignations d’influence française au profit de nouveaux noms comme l’Avenue Djibo Bakary et la Place Thomas Sankara. Le gouvernement nigérien voit cette démarche comme un moyen de défendre les intérêts nationaux. Cette réappropriation symbolique a été initiée par l’adoption en juin 2023,  d’un nouvel hymne national, « L’honneur à la patrie », remplaçant « La Nigérienne », afin d’affirmer la souveraineté du pays.

C’est dans le souci de reconnecter le peuple nigérien avec une tranche de son histoire que le ministre de la Jeunesse, de la Culture, des Arts et des Sports, le Colonel-major Amadou Abdourahamane a procédé le 15 octobre 2024 au baptême de quatre lieux emblématiques de la capitale Niamey dont les anciennes désignations, faisaient référence à l’influence française depuis la période coloniale. Il s’agit du boulevard Charles de Gaulle, rebaptisé boulevard Djibo Bakary, de la place Monteil, qui devient la place Thomas Sankara, de la place de la francophonie, qui s’appelle désormais place de l’AES, pour l’Alliance des Etats du Sahel, et du monument aux morts Bou Bande Batama.

“Il existe dans notre capitale, des places publiques qui, si elles ne portent pas les noms de personnes controversées qui ne représentent rien dans l’imaginaire collectif, rappellent tout simplement les souffrances et les brimades subies par notre peuple à l’épreuve de la colonisation. C’est le cas du monument aux morts qui, à partir d’aujourd’hui, prendra la dénomination de Bou Bande Batama en hommage à toutes les victimes civiles et militaires et du terrorisme, de la colonisation à nos jours”.

Amadou ABDOURAHAMANE, Ministre de la Jeunesse, de la Culture, des Arts et des Sports

Selon les autorités nigériennes, rebaptiser ces quatre lieux emblématiques constitue la première partie d’une opération qui devrait s’étendre, dans les jours à venir, à des dizaines de boulevards et places de la ville. Un acte qui vise aussi à promouvoir la culture locale, les langues autochtones et les héros nationaux.

“Aucun être humain ne devait se permettre de nous condamner à la disparition. Désormais, nous allons promouvoir nos intérêts nationaux, revalorisant notre histoire et faire honneur à nos ancêtres”.

Assoumane ABDOU HAROUNA, Gouverneur de la région de NiameyNiger

Avec cette opération symbolique, les autorités nigériennes maintiennent leur engagement pour la souveraineté du Niger et sa politique de rupture avec la France, entamée depuis le coup d’Etat du 26 juillet 2024. Depuis lors, les troupes françaises de l’opération «Barkhane» ont été retirées du territoire nigérien, l’ambassadeur expulsé et le centre culturel franco-nigérien qui a cessé de fonctionner en tant qu’établissement binational, a été baptisé Moustapha Alassane.

La réappropriation des symboles nationaux a été amorcée par l’adoption, le 22 juin 2023,  d’un nouvel hymne national, « L’honneur à la patrie », remplaçant « La Nigérienne », œuvre de Robert Jacquet, un compositeur français, datant de 1961 afin d’affirmer la souveraineté du pays.


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