L’élection du président de la commission de l’Union africaine (UA), prévue en février 2025 représente un moment crucial pour le continent. Au-delà des dynamiques politiques, une question prédomine dans les débats : celle de la souveraineté économique du continent. Dans un contexte mondial marqué par des crises économiques et des inégalités croissantes, il est primordial de s’interroger sur la capacité des pays africains à piloter leurs propres politiques économiques et à s’affranchir des dépendances néocoloniales.
En février 2025, la Commission de l’Union Africaine aura à sa tête un nouvel exécutif. En marge de l’élection à la CUA, un débat sur les grands enjeux et défis du continent a été organisé, vendredi 13 décembre 2024, à Addis-Abeba entre les trois candidats à la présidence de la Commission de l’Union africaine. Avec une économie estimée à 5,4% du PIB mondial, l’Afrique veut conquérir sa souveraineté économique pour impulser son développement.
“Il y a déjà un secrétariat de la zlecaf, la zlecaf C’est juste une zone géographique, C’est toute l’Afrique, nous ne sommes pas encore à ce libre d’échange . Mais si nous arrivons à faire, en sorte que le libre-échange s’opère est très vite, il est fort possible que nous triplons nos performances en matière de développement économique”
Richard James Randriamandranto , Ancien ministre des Affaires étrangères – Madagascar
Dans un contexte géopolitique marqué par plusieurs crises qui freinent son développement économique, les candidats à la présidence de l’UA proposent des visions divergentes mais convergentes sur un point, la nécessité de transformer le modèle économique actuel en renforçant l’indépendance économique du continent.
“Je travaillerai à mobiliser et diversifier les sources de financement pour les programmes de l’union et je m’attellerai à la tâche d’autonomiser financièrement l’union africaine. L’intégration passe par le commerce et le commerce intra africain doit aller au-delà de 18 % afficher à ce jour, je travaillerai à la levée de barrière non tarifaire”
Mahmoud Ali Youssouf , Ministre des Affaires étrangères – Djibouti
Selon les données de la Banque africaine de développement, la croissance du produit intérieur brut (PIB) réel du continent devrait s’établir en moyenne à 3,8 % en 2024 et 4,2 % en 2025. Ces chiffres sont supérieurs aux moyennes mondiales estimées à 2,9 % et 3,2 %, selon le rapport.
“l’infrastructure financière internationale a beaucoup joué en défaveur de l’Afrique, car les pays africains ont pu emprunter de l’argent à des taux d’intérêt très élevés par rapport à d’autres pays, ayant le même statut que les pays africain. Nous devons repenser la question de l’infrastructure financière international international, qui est, je pense, l’un des principaux points de départ”
Raila Odinga , Ancien Premier ministre – Kenya
L’élection à venir ne sera pas qu’un simple scrutin administratif, mais un moment définitif pour repenser le modèle de développement africain. Le candidat élu aura la lourde responsabilité de tracer une nouvelle voie, entre pragmatisme et ambition souveraine.