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Raila Odinga, Haut représentant de l’UA pour le développement des infrastructures

Raila Odinga, Haut représentant de l'UA pour le développement des infrastructures

L’Afrique a besoin de plus de routes, de centrales électriques, de voies ferrées pour augmenter la production et améliorer le commerce entre Etats. Depuis près de cinq ans, Raila Odinga parcourt le continent africain pour mobiliser le soutien politique des Etats aux programmes et projets infrastructurels de l’Union africaine. L’ex-Premier ministre kényan, en sa qualité de Haut représentant pour le développement des infrastructures, œuvre aussi à encourager un engagement plus accru des partenaires au développement dans ce secteur. 

Pour concrétiser la Zone de libre-échange continentale africaine, dont l’accord portant création est entré en vigueur en janvier 2021, il est important de créer plus de voies de communication entre Etats. Les besoins du continent en infrastructures sont évalués annuellement entre 60 et 100 milliards de dollars et ils sont indispensables pour réaliser les promesses de la ZLECAf. Le Haut représentant de l’Union africaine pour le développement des infrastructures a, dans ce cadre, la mission de renforcer les efforts des différents départements de l’institution, mobiliser le soutien politique des Etats aux projets et programmes infrastructurels de l’UA, susciter une plus grande adhésion des partenaires au développement. Raila Odinga est chargé de cette responsabilité depuis octobre 2018. 

“Les Etats africains ne font pas de commerce entre eux. Le commerce intra-africain se situe aujourd’hui à 15 %, alors que le commerce intra-européen se situe à 70 %.” “Comment se fait-il qu’il y ait plus d’échanges entre pays européens qu’entre pays africains ? L’un des obstacles est le manque d’infrastructures adéquates sur le continent.”

Raila Odinga, Haut représentant de l’UA Kenya

Plusieurs fois candidat à l’élection présidentielle au Kenya, Raila Odinga a une maîtrise des enjeux de développement des infrastructures au sein des Etats, pour avoir occupé les portefeuilles ministériels de l’énergie, des routes, des travaux publics et du logement dans son pays. Raila Odinga a aussi été Premier ministre, chef du gouvernement entre 2008 et 2013. 

“L’Afrique manque d’énergie, d’électricité. Un certain nombre de pays africains ont un faible accès à l’énergie et les tarifs de l’électricité sont encore très élevés sur le continent. Dans un pays comme la Gambie, le coût de l’énergie est de 35 cents de dollar par kilowattheure. Vous ne pouvez pas rivaliser avec quelqu’un qui l’achète à quatre ou trois cents par kilowattheure.”

Raila Odinga, Haut représentant de l’UA Kenya

Pour réaliser l’Agenda 2063 de l’UA, qui vise à faire de l’Afrique un continent intégré, prospère, avec un meilleur niveau de vie pour l’ensemble de la population et des infrastructures de classe internationale, le continent doit réussir le pari de la mobilisation des financements nécessaires à son développement, avec des voies ferrées, des routes, des centrales électriques, des infrastructures numériques. Pour Raila Odinga, il faut mobiliser toutes les sources: fonds souverains, assurances, fonds de retraite et le secteur privé. 

“J’agis comme un catalyseur pour garantir que les projets d’infrastructure identifiés au niveau de l’Union africaine soient effectivement mis en œuvre.”

Raila Odinga, Haut représentant de l’UA Kenya

D’après la Banque africaine de développement, le financement des infrastructures en Afrique ne doit pas être seulement assuré par les États qui, pour la plupart, sont exposés à des risques de surendettement. Les fonds souverains et les fonds de pension en Afrique, qui hébergent plus de 2 000 milliards de dollars, pourraient aisément combler le financement du déficit en infrastructures estimé annuellement à 100 milliards de dollars. Ces fonds souverains intéressent l’Union africaine. 

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