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Rwanda : des coopératives pour améliorer l’irrigation et la production agricole

Le Rwanda projette d’atteindre son objectif d’atteindre 102 milles hectares irrigués d’ici 2024 et 220 milles hectares à l’horizon 2050 par rapport à 67 milles hectares irrigués actuellement. Depuis 2010, le pays investit massivement dans différentes techniques d’irrigation à petite et à grande échelle, dans un pays où l’agriculture emploie 85% de la population. Et depuis que le pays a adopté le plan directeur de l’irrigation nationale, le produit agricole a triplé selon les responsables. Notre correspondant au Rwanda a fait le tour du pays pour aller à la rencontre des agriculteurs qui ont adopté l’irrigation pour améliorer leur production agricole.

Anicet Nayituriki est un jeune ingénieur agronome. Il fait des recherches sur les systèmes d’irrigation notamment l’irrigation goutte-à-goutte. En tant que nouvelle technique d’irrigation au Rwanda, c’était le sujet de sa dissertation de fin d’études universitaires en 2020.

“Comme son nom l’indique, le système d’irrigation goutte-à-goutte permet d’irriguer chaque plante à l’aide d’un petit trou qu’on fait sur ce petit tuyau. Son avantage est que la quantité d’eau dont on arrose chaque plante est mesurée et cela permet de ne pas gaspiller de l’eau en tant de sécheresse par exemple”. 

Anicet Nayituriki, Ingénieur agronome

Ce système n’est pas seulement utilisé pour l’irrigation, mais aussi pour les engrais. Après la fin de ses études universitaires, les autorités ont décidé de laisser Anaclet continuer ses recherches.

“A la fin de mes études, j’étais tellement passionné par l’agriculture et surtout les systèmes d’irrigation que mes professeurs m’ont dit de rester pour aider d’autres étudiants comme je maîtrisais presque tout de ces systèmes. L’université m’a également offert un terrain de deux hectares et demi pour appliquer les résultats de mes recherches et montrer aux agriculteurs comment faire de l’irrigation de goutte-à-goutte sur une grande étendue”. 

Anicet Nayituriki, Ingénieur agronome

En 2010, le gouvernement rwandais a sorti son premier plan directeur d’irrigation qui a été renouvelé en 2020. Selon le document, le pays des mille collines devrait irriguer plus de 102 milles hectares d’ici 2024 par rapport à 67 milles hectares de terre irrigués actuellement.

“Le programme d’irrigation comporte trois volets. Il y a le volet aménagement des marais, le volet aménagement sur les collines et le volet aménagement sur les petits terrains connu sous le nom de small scale irrigation en Anglais”.

Emile Ruzibiza, chef du département d’irrigation à RAB

Pour l’irrigation à petite échelle, le gouvernement prend en charge 50% des frais et l’agriculteur se charge de l’autre moitié. C’est le cas des membres de la coopérative des agriculteurs des légumineuses de Nasho, située dans le district de Kirehe à l’est du Rwanda.

“Dans cette région, tu ne peux pas pratiquer une agriculture moderne sans irrigation. C’est une région très ensoleillée et donc, on ne peut pas cultiver les légumes par exemple sans vraiment faire d’irrigation. Bon, pour des agriculteurs traditionnels, oui, mais pour nous, c’est impossible. L’irrigation nous permet de cultiver à tout moment de l’année”. 

Emmanuel Sibomana, agriculteur et membre de la coopérative Calena

Cela fait plus de dix ans qu’Emmanuel Sibomana alterne la culture des légumes et des fruits sur 25 hectares. À l’aide d’un moteur, il utilise l’eau de la rivière pour irriguer ses champs. À quelques kilomètres de là, Alphonse Habumugisha, lui, pratique la culture des fruits sur plus de dix hectares. Sans la possibilité d’irrigation, il ne se serait pas aventuré dans la pratique de l’agriculture.

“Chaque membre de notre coopérative a reçu du gouvernement neuf tuyaux pour l’irrigation. Pour le reste, on s’arrange entre nous. Si l’un d’entre nous veut irriguer sur une distance de deux cents mètres par exemple, on se prête des tuyaux pour irriguer en série et ainsi de suite”. 

Alphonse Habumugisha, agriculteur et membre de la coopérative Calena

“Notre coopérative compte 117 membres dont 27 femmes. Avant la pandémie de covid-19 qui nous a fortement touché, nous avions un grand projet d’irrigation à grande échelle à l’aide des pompes solaires. Nos activités fleurissaient tellement que nous avions dépassé le stade d’irrigation à petite échelle. Nous comptons reprendre le dossier avec nos partenaires et espérons que cela aboutira avec l’aide du gouvernement”. 

Fortuné Twagirayezu, président de la coopérative Calena

Dans la même région de Nasho, un grand projet d’irrigation à grande échelle a vu le jour en 2020. Pour 54 millions de dollars américains, la structure composée de 63 systèmes d’irrigation à pivot central aide plus de deux mille petits agriculteurs sur une superficie de près de 1200 hectares.

“La pluviométrie dans la région de l’est du Rwanda est irrégulière et très faible durant toute l’année en comparaison avec d’autres régions. Mais c’est une région qui a une bonne quantité d’eau qui coule dans les rivières et donc le gouvernement profite de cette eau qui ruisselle pour pallier ces aléas climatiques”. 

Emile Ruzibiza, chef du département d’irrigation à RAB

L’un des plus grands défis auxquels se heurte le programme d’irrigation au Rwanda, c’est la superficie tres accidentée du pays. En ce qui concerne le changement des mentalités, le gouvernement encourage et forme les jeunes comme Anicet Nayituriki sur les bonnes pratiques agricoles afin de moderniser l’agriculture et d’améliorer la production.

“C’est vraiment possible d’être jeune et agriculteur à succès, mais il faut commencer par la base. Il faut aimer apprendre. Par exemple, quand j’ai commencé à m’y intéresser à l’université, c’était dur, car tout était de la théorie. C’est avec la deuxième année que j’ai commencé à réellement adorer, car je pouvais pratiquer toutes les théories. Maintenant, j’aide les agriculteurs et investisseurs avec les données de mes recherches et je ne le fais pas gratuitement ; je suis payé pour ça”.

Anicet Nayituriki, Ingénieur agronome

Au Rwanda, le secteur agricole contribue à plus de 35% du produit intérieur brut et emploie plus de 85% de la population. Le pays compte plus de 150 projets d’irrigation et compte irriguer 220 milles hectares d’ici 2050, soit 50% de son potentiel. Selon les autorités rwandaises, l’irrigation a déjà triplé la production agricole du pays depuis son adoption sous plusieurs formes.

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