Africa24 TV

Reportage – Togo : Lomé, la boulangerie qui parie sur le maïs

Reportage - Togo : Lomé, la boulangerie qui parie sur le maïs

Dans un contexte où la dépendance à l’égard des importations pèse sur l’économie togolaise, certaines initiatives locales cherchent à inverser la tendance. À Lomé, une boulangerie a décidé de remplacer la farine de blé par de la farine de maïs pour la fabrication de ses pains et biscuits. Ce choix audacieux s’inscrit dans une démarche d’autosuffisance alimentaire et de soutien à la production locale.

Au Togo, bien que l’agriculture locale soit variée, la farine de blé reste largement importée. En 2023 selon l’Organisation des Nations Unies pour le Commerce OMC, plus de 160 000 tonnes de blé ont été achetées, principalement d’Espagne et de Lituanie, pour environ 16 millions de dollars. Pour Tata Ametoenyenou directeur de l’Organisation pour l’Alimentation et le Développement Local (OADEL), il est important d’investir dans le développement local ce qui aura de l’impact direct sur l’économie du pays.

 Nous avons vu que sur entre par exemple 2012 et 2014 le TOGO a dépensé plus de 44 milliards pour importer de la farine de blé, lorsque nous faisons cette promotion de l’utilisation des farines locale cela suppose qu’on n’est pas au point donc ça fait des ressources en interne mais si nous investissons dans notre propre économie cela nous permet de réduire la pauvreté.

Tata Ametoenyenou, Directeur de OADEL

Bien que le Togo reste dépendant de la farine de blé, certaines boulangeries ont commencé à adopter la farine de maïs pour favoriser la production locale. En plein cœur de Lomé, cette boulangerie a fait un pari audacieux : remplacer la farine de blé par la farine de maïs dans la confection de son pain et de ses biscuits. Ce matin, une livraison de sacs de farine de maïs arrive à la porte de l’établissement. Les sacs, soigneusement empilés, sont transportés à l’intérieur par des employés. À peine livrés, elle est immédiatement utilisée pour confectionner des biscuits. Sous l’œil attentif de la responsable.

Stp arrange bien les biscuits, il ne faut pas les superposer. Svp pouvez aller vite.

Nana ABADJI, Responsable de la boulangerie Jérusalem

Chaque jour, la boulangerie produit environ 500 pains et plusieurs centaines de biscuits. Cela fait environ trois ans que la responsable a choisi d’utiliser la farine de maïs pour ses créations.

Avec le maïs nous fabriquons nos pains pour qu’il apporte des changements possibles. A nos débuts certains disaient qu’ils ne mangeraient pas nos pains mais aussitôt goûter ils y sont restés. Je voudrais profiter de l’occasion pour dire à mes collègues boulangers de ne pas  avoir peur lorsqu’ils fabriquent les pains avec nos produits locaux.

Nana ABADJI, Responsable de la boulangerie Jérusalem

Et cela est apprécié par les clients.

Nous avions constaté que lorsque nous prenions du pain fait avec du blé et que nous ajoutons également du pain fait avec du maïs, les gens ont tendance à s’intéresser à celui du maïs . Ce qui fait que nous sommes toujours sollicités.

Dédé HUNLEDE, Cliente de la boulangerie

C’est à 20 kilomètres au nord de Lomé, à Tsévié, que l’entreprise derrière cette farine de maïs, a posé les bases de son unité de transformation. Des tonnes de maïs provenant de tout le pays y sont acheminées quotidiennement. Ici, la société transforme chaque jour plusieurs tonnes de maïs pour répondre à la demande croissante de farine locale.

Nous transformons 50 tonnes de maïs en 24 heures ce qui fait 25% de gritz, 28% de son et le reste c’est pour la farine. Nous mettons le maïs au propre, nous enlevons tous les débris et après  les avoir nettoyés nous les stockons dans les silos.

Jeannot AGBANDJI, Assistant Production SITRAPAT

Dans un marché dominé par les produits importés, cette société mise sur la qualité de sa production pour convaincre une clientèle de plus en plus soucieuse de consommer local.

Déjà notre farine est sans gluten, elle est 100% naturelle parce que nous ne prenons que de la farine issue de nos terres.

Ornella DJOSSE, Responsable marketing SITRAPAT

En privilégiant des matières premières locales et en innovant avec des produits adaptés, cette entreprise contribue à l’autosuffisance alimentaire du Togo et soutient l’économie locale. Elle réduit la dépendance aux importations et booste la production nationale tout en créant des emplois.

Quitter la version mobile