Le peuple Ogiek dont le nom signifie « gardien de toutes les plantes et de tout le gibier » est l’une des dernières communautés de chasseurs-cueilleurs du Kenya. Ce peuple autochtone comme d’autres a continué de perdre des terres forestières à cause de l’exploitation forestière et du défrichement pour l’agriculture. Aujourd’hui, Judy Kepkinda porte haut la voix de son peuple dans la sphère décisionnelle pour le climat.
Alors que le vent du développement souffle sur le continent africain, Judy Kipkenda, une jeune leader ogiek du Kenya voit le jour dans la Province d’Eldama Ravine en 1983. Quand elle avait deux mois, ses parents et sa communauté ont été déplacés de leurs terres forestières coutumières par des concessions agroforestières et forcés de s’intégrer dans une communauté suburbaine. Un événement qui a inspiré son engagement pour la cause des populations autochtones.
Nous appelons les États et les dirigeants africains, les gouvernements, les institutions bilatérales et les autres acteurs à créer un point focal, un bureau de liaison au siège de l’Union africaine pour les peuples autochtones. Nous comptons sur eux pour une participation significative et efficace des peuples autochtones dans tous les agendas de développement de l’Afrique et dans les processus décisionnels de haut niveau tels que le sommet africain sur le climat. Nous demandons qu’il soit mis fin aux déplacements et aux expulsions forcées des populations autochtones de leurs territoires.
Judy Kipkenda, Représentant les communautés autochtones d’Afrique à la Semaine Africaine du Climat
Selon les Nations Unies, l’Afrique compte environ 50 millions d’autochtones . La plupart sont bergers et chasseurs-cueilleurs, nomades et semi-nomades. Dans le Bassin du Congo et dans la région des grands lacs, les peuples autochtones sont les tout premiers gardiens de la faune et de la flore. Seulement, selon l’ONG Global Forest Watch, deux millions d’hectares de forêt sont détruits chaque année pour des raisons économiques et d’urbanisation, privant ainsi les peuples autochtones de leurs milieux de vie.
Nous vous demandons d’affirmer des garanties efficaces et la sécurité des terres et des ressources naturelles pour garantir l’application minimale des principes de consentement préalable, libre et éclairé pour tout investissement ou projet sur les terres et territoires indigènes, comme indiqué dans la Déclaration des droits des peuples indigènes de l’UA. Nous appelons à la reconnaissance et au renforcement des systèmes de connaissances traditionnelles qui favorisent l’adaptation et la résilience par le biais de cadres politiques et de programmes.
Judy Kipkenda, Représentant les communautés autochtones d’Afrique à la Semaine Africaine du Climat
Pour Judy Kipkenda, la protection des espaces de vie des populations autochtones pourrait significativement contribuer à la préservation de l’environnement et la gestion durable de ses ressources.