Des données de CDC Afrique montrent que depuis le début de l’année 2024 jusqu’au 23 août, un total de 21.466 cas potentiels de Mpox, anciennement appelée « variole du singe », et 591 décès ont été signalés dans 13 pays membres de l’Union africaine (UA). Une situation alarmante pour laquelle, un appel aux dons de vaccins ont été formulés à l’endroit de l’OMS mi-août 2024. Appel auquel les partenaires au développement de l’Afrique ont répondu en acheminant 100.000 doses vers la RDC, épicentre de l’épidémie.
Une première livraison de près de 100.000 doses de vaccins contre le mpox a été réceptionnée le 5 septembre 2024 par la République Démocratique du Congo, pays le plus touché par l’épidémie. Selon des données communiquées par Africa CDC en date du 27 août 2024, l’épidémie est désormais présente dans treize pays, dont le Burundi deuxième pays le plus affecté avec 796 cas, suivi du Congo-Brazzaville avec 162 cas ou encore la République centrafricaine (45 cas). La recrudescence du mpox sur le continent et l’apparition d’un nouveau variant (clade 1b) ont poussé l’OMS à déclencher mi-août son plus haut degré d’alerte mondiale. Face à cette alerte, le Centre de contrôle et de prévention des maladies de l’UA a indiqué qu’un million de doses avait été sécurisé pour débuter les premières campagnes de vaccination.
« Aujourd’hui, nous avons un million de personnes assurées. Nous pourrions atteindre 1,6 ou 1,7 million, ce qui nous permettrait d’entamer la première série de vaccinations. »
Jean Kaseya, Directeur général d’AFRICA CDC
Fin août 2024 le Nigéria avait reçu 10.000 doses de vaccins, devenant le premier pays africain à recevoir hors essais cliniques des doses pour répondre à l’épidémie. Les vaccins, Jynneos (MVA), fabriqués par la firme pharmaceutique Bavarian Nordic, vont être administrés en deux doses à 5.000 personnes les plus exposées au risque de mpox, y compris les contacts étroits avec les cas de mpox et les travailleurs de la santé de première ligne, avec une disposition pour une vaccination réactive dans d’autres États si le besoin s’en fait sentir.
« Dans la région Afrique, il existe une position commune africaine qui a été adoptée par les ministres de la santé. Mais il existe aussi des formations interrégionales où des groupes de pays se sont mis d’accord, par exemple le groupe pour l’équité ou le groupe pour une seule santé. Ils ont des positions communes, même si elles concernent différentes régions. Je pense donc que le principe est de faire converger tous ces groupes vers une position unique. »
Precious Matsoso, Directrice de l’innovation en santé publique de l’OMS
L’Afrique est confrontée à une propagation rapide du mpox, avec près de 4 000 nouveaux cas signalés par semaine selon Africa CDC. Certains pays de la région, dont le Burundi, le Rwanda et l’Ouganda, ont lancé leurs plans d’intervention pour lutter contre la maladie. Toutefois, le manque de fonds et de ressources entrave les efforts visant à enrayer la propagation. Des cas qui pourraient augmenter significativement avec l’incidence des conflits et du terrorisme dans le Bassin du Congo et le Sahel.
« Il a mis en lumière l’un des points que nous connaissons, mais que nous négligeons généralement, à savoir la question de la paix, de la guerre et de la santé. Nous devrions l’aborder directement et ouvertement. Et je me demande pourquoi cette commission ne fait pas de déclarations sur ces questions qui nous concernent tous. C’est un point de la plus haute importance, et c’est pourquoi l’Union africaine a un rôle à jouer. Le Dr Kaseya devrait jouer ce rôle pour montrer les données ».
Pierre Somse, Ministre de la Santé et de la Population – Centrafrique
L’OMS évalue à 135 millions de dollars les fonds requis pour financer la riposte internationale à la mpox au cours des six prochains mois. Elle a lancé le 3 septembre 2024 un appel de 87,4 millions de dollars pour soutenir ses propres activités de lutte contre le virus.