Le gouvernement rwandais a pris une mesure historique vers l’autonomie énergétique et la croissance économique avec la signature d’un accord avec l’entreprise Dual Fluid Energy, pour la construction d’un réacteur nucléaire expérimental. Ce réacteur, qui devrait être opérationnel en 2026, permettra au pays de réduire sa dépendance aux énergies fossiles.
L’accord entre le Rwanda et l’entreprise germano-canadienne Dual Fluid Energy, signé le 12 septembre 2023 à Kigali, aboutira à la construction du tout premier réacteur nucléaire civil expérimental du Rwanda. L’opération, d’un coût estimé à 75 millions de dollars, devrait permettre au pays d’augmenter sa capacité de production en électricité établie actuellement à 332,6 mégawatts, provenant essentiellement des barrages hydroélectriques et de l’énergie solaire.
“Le Rwanda vise à disposer d’une énergie fiable et stable, bien sûr, en attirant davantage d’investisseurs, puis en se concentrant sur les industries lourdes dans la nouvelle ère à venir. C’est donc ça l’objectif d’avoir une énergie nucléaire plus fiable.”
Ernest Nsambimana, Ex-ministre des infrastructures, Rwanda
Selon les experts, l’accent devrait être mis sur la formation de la main-d’œuvre nécessaire à la réussite de ce projet. Avec l’aide de la Russie, le gouvernement rwandais forme l’expertise locale, dans des programmes d’ingénierie nucléaire. L’Office rwandais de l’énergie atomique (RAEB) va également gérer les préoccupations liées à la construction du réacteur, concernant les fuites radioactives éventuelles et les risques d’accidents.
“Même si dans son principe de fonctionnement, le procédé Dual Fluid est réputé générer moins de déchets nucléaires, il conviendra quand même de savoir et pouvoir gérer ces résidus. Vis-à-vis des sciences atomiques, cela passe inévitablement par former des ressources humaines en qualité et en quantité suffisante. Bien entendu, cela fait entre autre partie des défis, au même titre que la question de l’approvisionnement durable en ressources nucléaires à l’instar de tous les pays qui tendent à augmenter leur part d’énergie électrique décarbonée, le Rwanda en est pleinement conscient.”
Serge-Parfait Dioman, Expert international en industries pétrolières et énergies, Côte d’Ivoire
L’entrée du Rwanda dans le domaine du nucléaire est une étape progressive vers l’autonomie énergétique. La construction du réacteur devrait commencer dès le début de l’année prochaine, jusqu’en 2026. Pour rappel, le Rwanda est parmi les premiers pays africains à investir dans le nucléaire, aux côtés de l’Afrique du Sud qui dispose de deux réacteurs opérationnels, et l’Egypte ayant entamé la construction de sa première centrale en 2022.