L’Union Africaine a pour objectif d’éliminer la faim et l’insécurité alimentaire sur le continent à l’horizon 2025. Pour y parvenir, les chefs d’Etat comptent renforcer le système agricole car les activités liées à l’agriculture constituent encore le moyen de subsistance d’environ 60 % de la population active du continent. Cependant, avec une production annuelle d’engrais d’environ 30 millions de tonnes par an, l’Afrique subsaharienne importe environ 90% des engrais consommés. Comment faire des engrais le levier de la sécurité alimentaire en Afrique?
L’Afrique produit chaque année environ 30 millions de tonnes d’engrais, mais l’offre est insuffisante, car environ 90 % des engrais consommés dans les pays d’Afrique subsaharienne sont importés, ce qui crée un déficit commercial alimentaire. Pour garantir la sécurité alimentaire pour plus de 249 millions d’Africains souffrant de la faim, le groupe marocain OCP Africa, partenaire de l’Union africaine, compte multiplier les subventions destinées à la production et à la mise à disposition d’engrais.
Je profite de l’auditoire aujourd’hui, pour réannoncer cette disposition du groupe OCP à mettre pour les fermiers africains 4 millions de tonnes. Ce qui est formidable c’est que ce sera 4 millions de tonnes d’engrais en 2023 à prix réduit à partir du moment ou on aura l’occasion de discuter de la customisation et discuter des produits qui sont adaptés au sol et aux cultures.
Mohamed Anouar Jamali, Directeur général OCP Africa
Pour booster la production d’engrais en Afrique, plusieurs mécanismes ont été mis en place grâce à l’appui du secteur privé qui a permis de passer la production en 2023 à 15 millions de tonnes d’engrais contre 3 millions auparavant. Pour exemple, le Sénégal, comme l’indique le ministre sénégalais de l’Agriculture Aly Ngouille Ndiaye, a doublé au cours de ces 10 dernières années son niveau d’utilisation des engrais agricoles passant de 84 000 tonnes en 2012 à 160 000 tonnes en 2022.
Pour faciliter l’accès à l’engrais, le gouvernement du Sénégal subventionne un minimum de 50% l’accès aux engrais. L’année dernière nous avons atteint 54% et en ce qui concerne les engrais bio et les engrais organiques, nous faisons même des subventions qui vont jusqu’à 90%.
Aly Ngouille Ndiaye, Ministre de l’Agriculture
Bien que les engrais soient l’un des intrants clés du secteur agricole, leur utilisation reste inférieure à l’objectif fixé dans la Déclaration d’Abuja de 2006, à savoir l’utilisation d’au moins 50 kg d’éléments nutritifs par hectare de terre arable. Selon Arne Cartridge, conseiller à la présidence de YARA, l’un des principaux fabricants d’engrais minéraux au monde, il est nécessaire de mettre en place un système de subvention transparent pour assurer la disponibilité en engrais aux petits producteurs dont les femmes et les jeunes.
On essaye de prendre des mesures pour faire en sorte que les engrais soient disponible et mettre en place les prix les plus favorables possibles pour les agriculteurs et il s’agit de nous retrousser les manches et travailler ensemble dans le secteur public et privé pour trouver des solutions.
Arne Cartridge, Conseiller du Président de YARA
Parvenir à la Faim Zéro en Afrique passe par la mise à disposition plus accrue des engrais au profit des agriculteurs. Une mesure qui va concourir à nourrir plus de 249 millions d’Africains en insécurité alimentaire.