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Sénégal : 70% des émissions de gaz à effet de serre attribuées aux énergies fossiles

Sénégal : 70% des émissions de gaz à effet de serre attribuées aux énergies fossiles

Le début de l’exploitation, du pétrole et du gaz au Sénégal, attendue dès mi-2024, devrait doubler la croissance économique du pays d’Afrique de l’Ouest. Cependant cette exploitation soulève de sérieuses interrogations quant à l’impact sur l’environnement et la santé publique, les énergies fossiles étant officiellement responsables à près de 70% des émissions de gaz à effet de serre. L’exploitation des hydrocarbures pose également la question de la sécurité en général du fait non seulement de la nature des installations mais aussi de la préservation des ressources halieutiques et des intérêts des communautés des pêcheurs.

Avec l’exploitation, attendue mi-2024, du pétrole et du gaz, à travers les gisements Sangomar et Grand Tortue Ahmeyim co-géré avec la Mauritanie, Le Sénégal s’attend à doubler la croissance de son produit intérieur brut, le faisant passer à 8,3% en 2024 contre 4,1% en 2023 selon les projections du FMI. Seulement, l’industrie pétrolière et gazière, qu’elle intervienne sur la terre ferme (onshore) ou qu’elle se déploie en haute mer (offshore), développe des activités d’une grande complexité technique et opérationnelle pouvant causer des accidents et occasionnant la pollution des écosystèmes marins et côtiers. Les énergies fossiles généreraient 70% des émissions de gaz à effet de serre, selon les données scientifiques.  

 On est jamais à l’abri d’ une crise notamment d’un accident, soit un bateau qui a des soucis et qui lâche son pétrole dans la mer ou alors dans le puis on a connu des accidents de puis qui se sont déversés. Il y a une vigilance à apporter de ce côté.

Boubacar MBODJI, Ministre conseiller chargé de l’énergie

L’activité pétro-gazière pourrait avoir des impacts sur le secteur de la pêche, qui emploie près de 600 000 Sénégalais et contribue à hauteur de 7,1% au PIB. Des acteurs locaux jugent nécessaire dans ce cadre de mener des études pour avoir une bonne connaissance scientifique du milieu marin pour mieux préserver la biodiversité marine et côtière, notamment les ressources halieutiques et les intérêts des communautés de pêcheurs. 

L’étude d’impact sur la biodiversité est extrêmement importante et même nécessaire portant surtout sur des ressources minières offshore du pétrole et du gaz. Toute étude d’impact devra tenir compte des conséquences sur l’écosystème . Et donc il va de soi que tout projet de cette envergure doit être accompagné d’un diagnostic global.

Boubacar MBODJI, Ministre conseiller chargé de l’énergie

La découverte du pétrole et du gaz au Sénégal a suscité à la fois espoirs et inquiétudes. Le gisement Sangomar contiendrait 560 millions de barils de pétrole récupérables; et celui de Grand Tortue Ahmeyim des réserves récupérables comprises entre 480 milliards et 560 milliards de mètres cubes. Pour une saine gestion de ces ressources, le président de la République, Macky Sall, a mis en place; depuis 2016, le Comité d’orientation stratégie du pétrole et du gaz (COS PETROGAZ), qui aide dans la définition et la mise en oeuvre  de la politique nationale en matière de gestion de ces ressources énergétiques.

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