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Sénégal : plaidoyer contre les restrictions aux importations agroalimentaires

Sénégal : plaidoyer contre les restrictions aux importations agroalimentaires

Les grands pays producteurs de blé et d’autres produits agroalimentaires décident souvent, selon la conjoncture nationale et internationale, de restreindre les exportations desdits produits; comme l’Inde avec le riz non Basmati en 2023. Des mesures qui ne sont pas sans conséquences, pour les pays qui dépendent des importations de ces produits pour les besoins de consommation de leur population. C’est le cas de plusieurs pays les moins avancés (PMA), qui sont des importateurs nets de produits agroalimentaires et qui dépendent également de l’exportation de certaines denrées agricoles pour leur économie, selon la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced). Dans ce cadre, le Sénégal plaide auprès de l’Organisation mondiale du commerce pour une levée des restrictions aux exportations agroalimentaires pour les PMA.

La 13ème conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du Commerce s’est tenu du 26 au 29 février 2024, avec un agenda portant sur de nombreux dossiers multilatéraux urgents, tels que la réforme du règlement des différends, le moratoire sur le commerce électronique, les subventions à la pêche mais aussi l’agriculture y compris la sécurité alimentaire. Le Sénégal, représenté par le ministre du Commerce, de la Consommation et des Petites et moyennes entreprises Abdou Karim Fofana a proposé une exemption des prohibitions et restrictions à l’exportation des produits alimentaires de base tout en rappelant l’importance de la transformation et l’exportation de la noix d’anacarde pour son pays. 

“ Sur l’agriculture, les discussions ont porté sur les prohibitions, les restrictions aux exportations mais surtout la détention des stocks publics à des fins de sécurité alimentaire. Nous faisons partie des pays en développement qui sont importateurs net des produits alimentaires et lorsqu’il y a des crises comme celle du COVID ou le conflit en Ukraine, nous avons été fortement impactés parce que la question de l’accès aux céréales mais aussi il ya la question des restrictions imposé par des pays sans notification à l’OMC, donc des restrictions pour lesquelles les pays importateurs n’ont pas d’informations au préalable et qui le subissent de plein fouet”

Abdou Karim Fofana, Ministre du Commerce, de la Consommation et des PMESénégal

Rappelons que le Sénégal est un pays producteur d’anacarde soit 100 000 tonnes/an, mais exporte la grande majorité des noix sous forme brute, principalement vers l’Inde, le Vietnam ou le Pakistan. 

“On note que le riz brisé ordinaire a augmenté presque de un tiers le prix donc. Ce sont des fait qui prouvent que de plus en plus au niveau de l’OMC, on doit revoir ces règles pour gommer les asymétries entre acteurs parce que si les règles ne sont pas établies et si elles ne sont pas protectrice des pays les plus vulnérables, nous serons dans une situation où par quelques restrictions ou par quelques règles qui sont édictées de façon unilatérales par certains pays, l’inflation va sévir dans certains pays qui n’ont rien à voir avec ces réalités économiques”

Abdou Karim Fofana, Ministre du Commerce, de la Consommation et des PMESénégal

Une exemption des restrictions mises en place par les principaux producteurs pour l’exportation de denrées alimentaires telles que le blé, le riz, entre autres, permettrait aux pays les moins avancés de ne pas subir les hausses mondiales de prix des denrées alimentaires, en les achetant aux prix pratiqués dans les marchés intérieurs des pays producteurs. Selon la Cnuced, la facture mondiale des importations alimentaires était estimée en 2023 à environ 1 980 milliards de dollars. Toujours d’après la Cnuced, environ 25 pays d’Afrique importent plus d’un tiers de leurs besoins de blé de la Russie et de l’Ukraine. Quinze pays du continent en importent plus de la moitié de leur demande en blé. 

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