Les 22 et 23 septembre 2024, s’est tenu à New York aux États-Unis, le Sommet de l’avenir, en marge de la 79e session de l’Assemblée générale des Nations unies. À cette occasion, les États africains ont souligné les injustices du système mondial, en particulier l’absence de l’Afrique dans la catégorie permanente et sa sous-représentation dans la catégorie non permanente du Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU). Les chefs d’États africains ont également réaffirmé leur désir d’un réel multilatéralisme et d’une refonte de la gouvernance mondiale.
Arrimer les politiques du Conseil de sécurité de l’ONU aux changements et évolutions des Etats, c’est l’appel que lance le président de la République du Gabon, Oligui Nguema dans son allocution à l’occasion du Sommet sur l’avenir tenu en marge de la 79ème Assemblée générale de l’ONU le 23 septembre 2024. Une position qui s’inscrit dans la continuité de nombreux autres présidents africains, qui ont appelé à la réforme de l’architecture du Conseil de sécurité des Nations Unies ; institution au sein de laquelle l’Afrique n’a toujours pas obtenu la place qu’elle réclame depuis des décennies de même que la révision de l’architecture financière mondiale jugée obsolète.
“En matière de paix et de sécurité, il apparaît évident aux yeux de tous que le Conseil de sécurité doit se réformer pour se mettre en phase avec les réalités et les exigences de l’heure… Il me semble indispensable de réformer l’architecture financière mondiale en investissant massivement dans la réalisation des objectifs de développement durable. Dans le souci de ne laisser aucun pays en marge, il importe que tous aient un accès équitable aux ressources financières nécessaires.”
Brice Olingi Nguema, Président de la transition – Gabon
Pour le Tchad, il est impératif de renforcer les mécanismes de coopération internationale pour les adapter aux défis d’aujourd’hui et de demain. Pour renforcer le multilatéralisme, le Premier ministre tchadien a proposé à l’Assemblée générale des Nations unies d’intégrer systématiquement la dimension climatique dans les analyses sécuritaires parce que le lien entre paix, climat et sécurité au Sahel est avéré.
« Permettez-moi d’énumérer quelques actions concrètes à adopter : garantir un financement prévisible et durable pour les opérations de paix menées par les organisations régionales. L’importance de la force multinationale mixte pour lutter contre Boko Haram montre l’importance cruciale de ces interventions. Accélérer la mise en œuvre de l’agenda femme, paix et sécurité ; soutenir les initiatives régionales comme la grande muraille verte qui lutte contre la désertification tout en créant des opportunités économiques. »
ALLA-MAYE HALINA, Premier ministre – Tchad
Le Maroc, point de convergence entre l’Afrique, l’Europe et le Proche-Orient a rappelé lors de ce sommet l’importance de placer la paix, la stabilité et le développement dans l’action collective. Le Premier ministre marocain Aziz Akhannouch a évoqué l’appel de SM le Roi Mohammed VI en faveur d’une réforme des institutions multilatérales pour mieux répondre à ces exigences notamment dans un contexte de défis socio-économiques. Le chef du gouvernement souligne également la nécessité pour l’ONU de faire de l’Afrique une priorité pour transformer les défis en opportunités de développement durable.
«L’Afrique doit figurer au cœur des priorités de l’action de l’ONU afin de transformer les défis auxquels le continent fait face en autant d’opportunités de développement et de prospérité».
Aziz Akhannouch, Premier ministre – Maroc
Le Sommet de l’avenir, qui s’inscrit dans le cadre de la 79e session de l’Assemblée générale de l’ONU, a réuni à New York, des chefs d’Etat et de gouvernement, ainsi que des représentants d’organisations internationales et de la société civile. Les Etats membres de l’ONU ont adopté un Pacte pour l’avenir qui prévoit notamment un engagement à réduire la fracture numérique et à accélérer la réalisation des objectifs de développement durable.