Rome, capitale italienne, a accueilli, du 28 au 29 janvier 2024, le premier sommet Italie – Afrique. Une vingtaine de chefs d’État et de gouvernement africains ont pris part à cette rencontre, initialement prévue début novembre 2023, mais reportée en raison du contexte sécuritaire mondial. La coopération énergétique était notamment au cœur des discussions lors de ce sommet. L’Italie souhaite servir de porte d’entrée pour l’Afrique à l’Europe.
Les échanges commerciaux entre l’Afrique et l’Italie sont estimés en moyenne à environ 34 milliards d’euros par an. Avec des investissements directs étrangers atteignant 28 milliards d’euros, l’Italie est devenue, en 2018, le 6ème investisseur mondial en Afrique, selon la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED). Une relation stratégique que l’Italie veut redynamiser à travers la tenue, les 28 et 29 janvier 2024, à Rome, du premier sommet Italie – Afrique. Une vingtaine de chefs d’État et de gouvernement africains ont fait le déplacement pour cette rencontre initialement prévue début novembre 2023, mais reportée en raison du contexte sécuritaire mondial.
Il est essentiel de travailler en toute synergie pour mettre à profit les nombreuses richesses naturelles dont dispose l’Afrique pour, non seulement, développer davantage le continent, renforcer notre partenariat, mais aussi et surtout, mettre fin aux flux migratoires souvent meurtriers des Africains ayant perdu tout espoir de vie meilleure dans leur continent.
Azali Assoumani, Président en exercice de l’Union africaine
La coopération énergétique était au centre du sommet Italie – Afrique, avec notamment un vaste programme d’investissements prévu entre les deux parties. L’objectif est de sécuriser l’approvisionnement de l’Union européenne en produits énergétiques, alors que l’Afrique possède environ 60% de toutes les zones appropriées au monde pour la production d’énergie solaire, selon des experts. L’Italie souhaite aussi sécuriser ses approvisionnements en gaz. La réduction de l’immigration clandestine vers l’Europe, la coopération dans les domaines de la santé, de l’éducation, des infrastructures et de l’agriculture étaient également au cœur des discussions.
Nous voulons libérer l’énergie africaine pour garantir aux jeunes générations un droit qui leur a été refusé jusqu’à présent. Car ici, en Europe, nous parlons beaucoup du droit d’émigrer, mais nous parlons rarement de garantir le droit de ne pas être contraint d’émigrer.
Giorgia Meloni; Première ministre d’Italie
L’Afrique et l’Italie sont également liées par une importante présence militaire italienne dans le Sahel notamment au Niger, au Tchad et au Mali, mais aussi en Libye et en Tunisie. Le gouvernement italien prévoit, par ailleurs, d’allouer à l’Afrique 70% de son fonds pour le climat, un programme d’investissement visant à promouvoir des projets environnementaux internationaux.