En Tunisie, le président sortant Kaïs Saïed, au pouvoir depuis 2019, a annoncé ce vendredi 19 juillet 2024 qu’il se présenterait lors de l’élection présidentielle devant se tenir le 6 octobre 2024. Cette décision intervient après des mois de spéculations et d’attentes quant à la position du chef d’État actuel dans la course à la présidence.
C’est désormais officiel, le président tunisien, Kaïs Saïed, briguera un nouveau mandat à la tête de la Tunisie. Dans son discours annonçant sa candidature, vendredi 19 juillet 2024, le président tunisien a insisté sur le fait que la Tunisie est un pays unifié et le restera de l’extrême nord à l’extrême sud, mettant en avant son engagement à poursuivre la bataille au service de la libération nationale.
“ L’annonce officielle de la candidature de Kaïs Saïed montre que cet homme a réussi en quelques années à mettre en œuvre sa véritable stratégie de conquête du pouvoir. Donc il est aujourd’hui convaincu d’être l’homme de la situation en Tunisie. Ce qu’on appelle l’homme providentiel.”
Hichem BEN YAÏCHE, Analyste politique – France
Alors que la date de l’élection présidentielle tunisienne a été fixée pour le 6 octobre 2024, plusieurs principaux opposants sont en prison. Les partis d’opposition ont accusé le gouvernement de Kaïs Saïed d’exercer des pressions sur la justice pour réprimer ses rivaux lors des élections de 2024 et lui ouvrir la voie à un second mandat.
“ Aujourd’hui, tout cela, n’est pas du goût de tout le monde. En tout cas, il a mis d’abord les militaires et les sécuritaires à l’accompagner dans cette démarche et à encadrer son action. Je pense que dans le contexte d’aujourd’hui, la Tunisie a besoin d’une prise en main. Peut-être que pas de la même manière parce que tous les contre pouvoirs sont aujourd’hui neutralisés et malheureusement, c’est une dérive dangereuse et qui, au final, fera des dégâts énormes.”
Hichem BEN YAÏCHE, Analyste politique – France
Accusé de dérive autoritaire par ses détracteurs, Kaïs Saïed, 66 ans, est au pouvoir en Tunisie depuis 2019. Son mandat a été marqué par des décisions controversées, depuis qu’il s’est arrogé les pleins pouvoirs après la dissolution du Parlement en 2021. Il a fait adopter une nouvelle constitution dans le pays en 2022.