Dans le cadre du chapitre 8 de la Charte des Nations unies, les relations entre le Conseil de Sécurité de l’ONU et le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) se sont transformées en un partenariat de première importance au cours de la dernière décennie. Fondées sur le Cadre conjoint ONU-UA de 2017 pour un partenariat renforcé dans le domaine de la paix et de la sécurité, elles tiennent compte du fait que la paix et la stabilité dépendent d’une collaboration renforcée entre le niveau mondial et le niveau continental, plutôt que des efforts d’une seule institution. A l’aube de nouveaux conflits sur la scène continentale
Depuis 2020, la scène politique africaine est marquée par des défis profonds en matière de sécurité et de développement. Du Sahel à la Corne de l’Afrique, des crises complexes et imbriquées menacent la stabilité de plusieurs régions. Face à ces troubles, l’amélioration de la coopération entre l’Union africaine (UA) et l’Organisation des Nations unies (ONU) s’impose comme un levier stratégique pour renforcer la paix et la sécurité sur le continent. Ce, dans un contexte où la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance montre ses limites. En effet, en 2021, l’Union africaine a lancé l’initiative « Silencing the Guns », avec pour objectif de mettre fin aux conflits sur le continent d’ici 2030. Cependant, selon un rapport de la Banque africaine de développement (BAD), les conflits en Afrique coûtent environ 15 % du PIB continental chaque année, freinant les efforts de développement.
«Je tiens à vous assurer qu’en dépit des défis posés par un budget zéro, les efforts déployés rendent la résolution 2719 réalisable. Nous sommes donc à l’avant-garde de la promotion de l’agenda des solutions africaines aux problèmes africains. Nous sommes prêts à continuer à travailler sous les auspices du nouveau président de l’Union africaine, qui est également un champion de la paix et de la réconciliation.»
Bankole Adeoye, Commissaire de l’UA aux Affaires politiques – Nigéria
Au-delà du Sahel, d’autres régions telles que la Corne de l’Afrique ou encore la région des Grands Lacs et notamment dans l’Est de la RDC sont également en proie à des conflits qui affectent la stabilité du continent. En 2017, les deux organisations ont signé un cadre conjoint pour renforcer leur partenariat en matière de paix et de sécurité, ce qui a permis une meilleure coordination des opérations de maintien de la paix et des missions politiques. Un groupe de travail conjoint UA-ONU a depuis lors été mis en place et s’est déjà réuni deux fois à Addis-Abeba, les 23 et 24 mai 2024, puis à New York, du 29 au 31 juillet 2024.
« J’appelle également tous les États qui fournissent des armes à la région à renoncer à de telles actions et à donner une chance à la paix, car aucune paix durable ne sera obtenue par la voie militaire. Les négociations sur les solutions diplomatiques doivent prendre le pas sur la force brutale.La Charte des Nations unies demande aux États membres de régler les différends de manière pacifique afin de ne pas mettre en péril la paix et la sécurité internationales .»
Philemon Yang, Ancien Premier ministre – Cameroun
Malgré la volonté affichée par les deux organisations, le financement des opérations de paix en Afrique reste un sujet délicat. Selon un rapport de l’Institut d’études de sécurité (ISS), en 2022, l’UA a rencontré des difficultés à mobiliser des fonds suffisants pour soutenir ses missions de maintien de la paix. Environ 80% du financement de ces opérations proviennent de partenaires internationaux, en particulier l’ONU et l’Union européenne. Cette dépendance pose la question de la durabilité des missions africaines de maintien de la paix.
«Le partenariat entre l’Union africaine et les Nations unies n’a jamais été aussi fort. Ensemble, nous voyons une Afrique en plein essor, pleine d’espoir et de possibilités. L’heure est à la mise en œuvre rapide et vous pouvez compter sur le soutien continu des Nations unies, y compris de Monaco au Sahel. La menace claire et actuelle du terrorisme compromet la paix, la sécurité et le développement durable.»
Antonio Guterres, Secrétaire général de l’ONU – Portugal
À l’horizon 2030, selon les experts, les objectifs de développement durable des Nations unies et l’initiative « Silencing the Guns » de l’Union africaine mèneront le continent à avenir plus stable et prospère. Seulement, l’engagement des acteurs internationaux et africains sera essentiel, tout comme la voix des populations africaines, qui doivent rester au cœur des stratégies de paix et de développement.