Bien que l’Afrique dispose de terres fertiles et abondantes et d’une main d’œuvre jeune et florissante, le Forum pour la recherche agricole en Afrique estime à 50 milliardsde dollars, les dépenses annuelles du continent liées aux importations de denrées alimentaires. Dans un contexte de crispation sociale du fait de la menace terroriste, le développement agricole peut constituer une riposte cruciale au recrutement d’éleveurs en transhumance ou d’ouvriers d’agriculture vivrière. C’est l’avis du Dr Yemi Akinbamijo, Directeur exécutif du Forum pour la recherche agricole en Afrique.
Le changement climatique exacerbe l’insécurité alimentaire dans toute l’Afrique subsaharienne, où le manque de nourriture et l’augmentation des prix sont également aggravés par la guerre en Ukraine et la pandémie à Covid-19. Selon un rapport du Réseau de prévention des crises alimentaires, en Afrique de l’Ouest par exemple, près de 43 millions de personnes font face à l’insécurité alimentaire en 2023, un quadruplement depuis dix ans. C’est dans ce sillage que le Dr Yemi Akinbamijo, Directeur exécutif du Forum pour la recherche agricole en Afrique (FARA), hisse la recherche agricole au titre de condition indispensable pour la résilience alimentaire en Afrique.
“Aujourd’hui, 80% de la main-d’œuvre du continent africain se trouve dans l’industrie agro-alimentaire. Pour nous développer économiquement, nous devons accorder une attention particulière à l’agriculture et pour que l’agriculture se développe, on doit accorder une attention particulière à la recherche”.
Yemi Akinbamijo, Directeur – Forum pour la recherche agricole en Afrique
Yemi Akinbamijo est un expert dans le domaine de la sécurité alimentaire, du développement rural et des sciences de l’agriculture et de l’environnement. Avant d’être nommé Directeur exécutif du FARA en juillet 2013, il assumait les fonctions de Chef de division de l’agriculture et de la sécurité alimentaire au siège de la Commission de l’Union africaine à Addis-Abeba en Ethiopie. Sa principale préoccupation consistait à mettre en œuvre des initiatives à l’échelle continentale de la Commission de l’Union africaine portant sur la sécurité alimentaire et l’agriculture. Il a joué un rôle important dans l’exécution du Programme détaillé pour le développement de l’agriculture en Afrique (PDAAA) qui est actuellement mis en œuvre dans 40 États membres de l’Union africaine.
“Ce continent est à mon avis, celui qui manque le plus d’investissements dans la science pour l’agriculture. Ce qui est irraisonnable ”.
Yemi Akinbamijo, Directeur – Forum pour la recherche agricole en Afrique
Convaincu qu’il faut partager les connaissances sur le potentiel agricole de l’Afrique, Yemi Akinbamijo a été professeur d’université et a obtenu son doctorat en sciences de l’agriculture et de l’environnement à l’université agricole de Wageningen, aux Pays-Bas.
“Il y a un vent de renouveau qui souffle sur l’Afrique et le bon sens voudrait qu’on saisisse les opportunités que nous offre l’Afrique ”
Yemi Akinbamijo, Directeur – Forum pour la recherche agricole en Afrique
À l’heure où les défis mondiaux en matière de sécurité alimentaire se multiplient, il apparaît essentiel de tirer parti de ces investissements climato-intelligents ambitieux pour rendre l’économie de la région plus résiliente, atteindre une croissance inclusive et lutter contre l’insécurité alimentaire.