L’économie mondiale vit une période prolongée de faible croissance, affectée par les effets persistants de la pandémie de Covid-19, l’impact du changement climatique et les défis structurels macroéconomiques. Pour de nombreux pays en développement, les perspectives de croissance se sont détériorées dans un contexte d’augmentation des coûts du financement extérieur. Dans cet environnement, l’Afrique, avec un capital humain et minier qui reste encore à exploiter, fait office de continent prometteur pour répondre aux défis économiques et financiers mondiaux.
A l’avenir, rien ne se fera sans l’Afrique”. C’est ainsi que Kristalina Georgieva, patronne du FMI, envisage le futur du paysage géopolitique et économique mondial. L’Afrique est une région extrêmement diversifiée, composée de pays à revenu faible, moyen inférieur, moyen supérieur et élevé. Doté de riches ressources naturelles, de la plus grande zone de libre-échange du monde et d’un marché de 1,2 milliard de personnes, le continent a le potentiel de forger une nouvelle voie de développement, en exploitant le potentiel de ses ressources. Pour la directrice générale du FMI, la clé sera de “mieux connecter ce capital aux abondantes ressources humaines de l’Afrique, afin d’injecter plus de dynamisme dans une économie mondiale anémique”.
“Nous pensons que le monde vit une crise de la peur en plus d’une crise climatique. Cette crise de la peur crée les problèmes qu’on a décrits. Il faut donc veiller à un flux plus rapide des capitaux”.
Leila Benali, Ministre de la Transition énergétique et du Développement durable
Le commerce mondial reste sous pression en raison des tensions géopolitiques, de l’affaiblissement de la demande mondiale et du resserrement des politiques monétaires et budgétaires. Dans cet environnement complexe, la Zone de libre-échange continentale africaine apparaît comme une force et même une solution non négligeable du continent pour les défis économiques mondiaux. Selon la directrice générale du FMI, la suppression des barrières commerciales et l’amélioration de l’environnement commercial au sens large feront augmenter le revenu par habitant du pays africain médian de plus de 10 % ». Ce qui permettra à l’Afrique de devenir la plus grande zone de libre-échange du monde.
“La lutte contre la pauvreté est un défi colossal. En matière de transfert d’espèces par exemple. L’idée c’est de venir en aide pour accroître leurs moyens de subsistance. Maintenant nous devons nous pencher sur le modèle de financement. Voir s’il est suffisamment réactif ”.
Sosten Alfred Gwengwe, Ministre du Commerce et de l’Industrie – Malawi
L’exploitation optimale des ressources naturelles permettrait d’améliorer la viabilité des finances publiques et de la dette des pays africains. Les ressources naturelles comme le pétrole, le gaz et les minéraux offrent d’énormes possibilités économiques pendant la transition vers une économie à faible émission de carbone. Pour le cas d’un pays comme le Ghana, le groupe de réflexion britannique Institute of Fiscal Studies (IFS) estime que les revenus générés par l’industrie extractive atteindraient 4,2 milliards de dollars par an.
“Pourquoi parler des ripostes à apporter à la crise? C’est parce que ces derniers mois nous avons constaté les changements du monde,des crises qui se suivent et des chocs à répétitions ”
Anna Bjerde, Directrice générale de la Banque mondiale chargée des Opérations
Grâce à l’ouverture vers une croissance inclusive, l’Afrique représente un atout majeur pour l’économie mondiale par son potentiel humain. Au cours des trois prochaines décennies, la BAD estime que la région connaîtra l’augmentation la plus rapide de la population en âge de travailler de toutes les régions, avec une augmentation nette prévue de 740 millions de personnes d’ici 2050. Ainsi, au cours des prochaines décennies, jusqu’à 12 millions de jeunes de moins de 30 ans entreront chaque année sur le marché du travail comblant ainsi les déficits démographiques dans les pays développés à population vieillissante.
