A la 77ème assemblée générale de l’ONU, le président de la transition du Burkina Faso, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, a indiqué que son pays connaît le plus grand nombre de déplacés internes de la sous région, soit 1 520 000 personnes à la date du 31 août 2022. Ce flux de déplacés dû à la crise sécuritaire ainsi qu’à la gouvernance politique calamiteuse justifieraient le coup de force ayant renversé le gouvernement de l’ex-président Roch Marc Christian KABORE le 24 janvier dernier. Le président de la transition burkinabè demande le soutien de la communauté internationale pour une poursuite des initiatives en vue de rétablir la paix et l’intégrité territoriale du Burkina Faso.
Face à la dérive de la gouvernance politique en place, à l’absence de réponses idoines à différentes crises, l’interruption de l’ordre constitutionnel était nécessaire et indispensable au Burkina Faso, selon le président de la transition. S’exprimant à la tribune de la 77e Assemblée générale des Nations Unies le 23 septembre,, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a ainsi défendu le coup d’État du 24 janvier 2022.
“En effet, si dans l’absolu le mouvement du 24 janvier dernier est illégal, et peut-être répréhensible au regard des principes chers aux Nations Unies et à la communauté internationale dans son ensemble, nous pensons que cette interruption de l’ordre constitutionnel, au regard de ce qui prévalait, était nécessaire et indispensable. C’ était surtout une question de survie pour notre Nation. C’est pourquoi, ce mouvement, axé sur la sauvegarde du territoire et la refondation, a connu une légitimité populaire réelle dans l’opinion publique dans notre pays.”
Paul-Henri Sandaogo Damiba, Président de la transition – Burkina Faso
Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a soutenu que son gouvernement de transition a mis sur pied un plan d’action pour lutter contre l’insécurité au Burkina Faso. Ledit plan vise la lutte contre le terrorisme et la restauration de l’intégrité du territoire, la réponse à la crise humanitaire, la refondation de l’État et l’amélioration de la gouvernance et enfin, la réconciliation nationale et la cohésion sociale.
“Pour atteindre ces objectifs stratégiques, le Gouvernement de Transition a pris les initiatives majeures ci-après : la réorganisation du dispositif de sécurité nationale, la lutte contre la radicalisation, les discours haineux et la stigmatisation, la mise en place d’une politique de déradicalisation et de réinsertion socio-professionnelle, le soutien à la réinstallation et à l’insertion socio-économique des personnes déplacées internes, la lutte contre la corruption, la promotion de la justice et de l’équité ainsi que l’éducation à la paix et à la citoyenneté.”
Paul-Henri Sandaogo Damiba, Président de la transition – Burkina Faso
Par ailleurs, le Burkina Faso compte sur le soutien de la communauté internationale pour mieux faire face au terrorisme qui prévaut actuellement sur son territoire et dans les pays du Sahel. Le gouvernement espère un appui des partenaires techniques et financiers, bilatéraux et multilatéraux, afin de combler le gap d’environ 4, 575 milliards de dollars sur le budget total de son plan d’action 2022-2025 estimé à plus de 18,064 milliards USD.