Invitée de marque à l’ouverture officielle des Assemblées annuelles 2025 du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), tenues du 26 au 30 mai à Abidjan en Côte d’Ivoire, l’Afrique institutionnelle s’est livrée à un exercice sans fard : décortiquer les moteurs d’une transformation à grande échelle. Dirigeants de premier plan, bilans, promesses et contraintes budgétaires ont nourri un dialogue présidentiel aux allures de radiographie du continent.
C’est un sommet qui ressemblait à une séance d’auto-diagnostic collectif. En marge de la cérémonie d’ouverture officielle des assemblées annuelles 2025 du groupe de la BAD, le 27 mai à Abidjan, le Dialogue présidentiel s’est articulé autour du thème central: « Tirer le meilleur parti du capital de l’Afrique pour favoriser son développement ». Autour de la table : Azali Assoumani, président des Comores ; John Dramani Mahama, président du Ghana ; Philip Mpango, vice-président de la Tanzanie ; et Ali Mahaman Lamine Zeine, Premier ministre du Niger. Tous ont réitéré leur engagement envers les cinq axes stratégiques de la BAD, les désormais classiques « High 5 » : Électrifier, nourrir, industrialiser, intégrer le continent et améliorer la qualité de vie des populations. Une initiative qui a transformé la vie de plus de 565 millions d’Africains en dix ans.
«“ 1 million de 507 000 kilomètres carrés, 28 millions de terres arables. La Banque africaine de développement finance un des grands projets qu’on appelle Kundalini, qui va produire au Niger de l’énergie de l’espace cultivable pour produire suffisamment de céréales pour couvrir les besoins des Nigériens et également permettre de régénérer l’écosystème.”. »
Ali Mahaman Lamine Zeine, Premier ministre – Niger
Un autre aspect crucial de la discussion concerne le programme M-300, piloté par la BAD, qui vise à mobiliser 300 milliards de dollars pour les infrastructures à l’horizon 2030. Après l’accueil du M-300 en janvier 2025, la Tanzanie affiche ses ambitions en matière d’énergie propre.
Le pays mise sur un mix entre l’hydroélectricité et l’éolien pour répondre à ses besoins et ceux de la région.
« “ La première action qui a été de réaliser de grands investissements dans la production d’énergie éolienne et nous nous sommes lancés dans un projet très ambitieux avec un de nos grands fleuves. Et nous avons fini la réalisation d’une centrale hydroélectrique qui nous produit plus de 2000 mégawatts.”
Philip Mpango, Vice-président – Tanzanie
Au-delà des données économiques, l’Afrique place L’interdépendance du capital humain au centre de son développement. La priorité est la jeunesse, représentant 60 % de la population et qui pourrait atteindre 2,5 milliards d’ici 2050. Ce potentiel démographique, actuellement sous-exploité, nécessite selon les experts une transformation radicale de l’éducation, des politiques d’emploi et des systèmes fiscaux.



