A Bangui, la capitale centrafricaine se dresse le village artisanal, une vitrine de la culture du pays, un lieu commercial et de création artistique qui attire tant des touristes que des nationaux. Sur place on y trouve des statuettes en bois, masques rituels, poteries, arts décoratifs, et autres accessoires. Après une longue période de crise socio-politique qui n’a pas épargné le secteur de l’artisanat, celui-ci tente de trouver un meilleur équilibre pour mieux promouvoir les valeurs de la Centrafrique.
En plein cœur de Bangui, la capitale de la République Centrafricaine, le village artisanal du premier arrondissement se dresse comme un véritable sanctuaire de la culture et de l’artisanat local. Véritable témoin de la richesse créative du pays, ce lieu met en lumière des artisans talentueux, qui, malgré l’absence de financements adéquats, parviennent à exprimer leur savoir-faire ancestral. Sculptures en bois, masques rituels, poteries, arts décoratifs et même des tableaux élaborés avec des ailes de papillons : chaque œuvre incarne la diversité et la profondeur des traditions centrafricaines.
“Bien que nous avons traversé un dur moment, une décennie de crise sociopolitique qui effectivement a rendu notre marché, vous savez le marché artisanal c’est le commerce en essentiel, c’est la décoration et nos potentiels clients sont les expatriés, sont les touristes donc ce qui a donné lieu à un manque de touristes dans les sites touristiques, dans les parcs et autres, ont impacté négativement sur notre clientèle. Mais nous avons les Nations-Unies qui sont là, nos partenaires russes qui sont là qui nous fréquentent de temps à autre pour s’en procurer de nos souvenirs. Donc, ma boutique est au milieu, on a aussi des visiteurs malgré les hauts et les bas, nous subsistons, nous faisons face à nos charges.”
Bruno KPOBE, Président de la Fédération des artisans – Centrafrique
Depuis une décennie, Bruno, un artisan local, anime un atelier d’exposition au cœur du village, où près de 100 artisans centrafricains présentent leurs créations. Toutefois, cette dynamique peine à attirer de nouveaux visiteurs. Parmi les raisons souvent avancées par les experts, l’instauration d’un certificat d’origine, qui coûte entre 1 000 et 25 000 FCFA pour certains produits forestiers, notamment au départ de l’aéroport, serait un frein à l’afflux de touristes. Cette mesure, bien que destinée à réguler les exportations, a semble-t-il eu des effets contre-productifs, limitant l’accès à ce lieu emblématique de l’artisanat local.
“Le centre artisanal représente la vitrine de notre pays, tous les étrangers qui viennent ici doivent passer par le centre artisanal pour connaître ce qu’on a. Les difficultés sont que quand les gens viennent acheter, arrivés à l’aéroport il y a beaucoup de difficultés là-bas par exemple, il peut acheter quelque chose de 2000, 3000 fcfa arrivés là-bas on leur demande peut-être 5000 à 10000 fcfa de fois eux ils laissent les articles et ce n’est pas bien.”
Prisque YADABA, Artisane et gérante d’une boutique d’accessoires – Centrafrique
Malgré ces obstacles, le village artisanal demeure un carrefour incontournable pour découvrir les formes d’expressions artistiques qui façonnent l’identité culturelle de la République Centrafricaine. En plus des œuvres typiques du pays, le site expose également des créations communes aux traditions des nations voisines, renforçant ainsi son rôle de pont culturel régional. Si ces talents sont soutenus et mieux intégrés dans des circuits touristiques et économiques, le village artisanal pourrait constituer un levier majeur pour le développement économique et la préservation de la culture locale.



