Bénin : le rap, entre transmission et engagement

Plus qu’un concert, la soirée de clôture du DALAH’SH Festival 2025, qui s’est tenue à Cotonou, s’est imposée comme un moment de transmission essentiel. Le festival, en réunissant figures montantes et confirmées du rap africain de toutes générations, a mis en lumière une réalité : dans un contexte de mutations sociales, d’inégalités persistantes et de quête d’identité, le flow devient un instrument politique, la scène une agora, et le beat une archive vivante.

Venu d’Abidjan, Defty, dix ans de carrière professionnelle et plus de vingt ans de rap dans les veines, a ouvert les balances dès la matinée du 12 juillet 2025  sur la scène de l’Institut français de Cotonou au Bénin. Objectif : affûter les décibels pour une clôture millimétrée du DALAH’SH Festival 2025, lancé le 3 juillet.

“Je suis Defty, le piège d’AG. Je suis unique par mes lyrics, par mon flow, par le talent que j’ai et aussi par la manière dont on essaie de tout développer. Ça fait de moi l’unique Defty. On essaie aussi de toucher à des sujets assez sensibles. On n’a pas froid aux yeux. On dit ce qu’on pense. On est hardcore, mais assez raffiné. Tu vois, ça fait le style et franchement, c’est quelque chose qui marque notre empreinte quand on est sur scène ou quand on envoie des singles ou des albums.”

Defty, Artiste rappeurCôte d’Ivoire 

Cette 10ème édition, marquée par un style audacieux et incisif, a brillé grâce à la présentation inédite de la résidence de création du collectif DALAH’SH. Sur scène, six rappeuses béninoises, aux côtés d’artistes masculins, ont offert une relecture dynamique des classiques du rap béninois. C’était un hommage vibrant et passionné à une culture souvent reléguée aux marges.

“On a gagné en expérience, c’est la première des choses. Je pense qu’on aura aussi la chance d’être sur d’autres projets, on ne sait jamais dans le public, on ne sait pas qui est qui, donc je suis sûre quand même que, autant que nous sommes, on aura un retour positif, peut-être de projets, de voyages. Moi quand même, si j’ai pu voyager pour la première fois pour l’Europe, c’est grâce au DALAH’SH.”

Fat B, Artiste rappeuseBénin 

“Une 10ème édition avec le soutien de l’Institut français et le soutien de beaucoup de médias. Et je vois l’engagement de l’association Innovation Auré Kama et tous ses amis. Je pense qu’ils sont volontaires, déterminés, engagés et que le festival ne peut qu’aller de l’avant. L’essentiel est qu’on continue de le soutenir.”

Sergent Markus, Artiste rappeur et chroniqueur culturelBénin 

Le rap africain, doté d’un potentiel immense, voit son avenir lié, selon de nombreux observateurs, à sa capacité à résister aux tendances éphémères de la « musique fast-food ». Pour que ce genre perdure, la nouvelle génération, bien que talentueuse, doit aller au-delà du simple buzz. Il est important , estiment ces observateurs, qu’elle privilégie l’écriture, rejette le copier-coller et ose affirmer son authenticité.

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