Qu’elles soient championnes d’athlétisme, de football ou même de basketball, les sportives africaines montrent par leur succès dans les compétitions internationales combien le sport peut permettre d’abolir les obstacles et d’affranchir les femmes des barrières qui les entravent. Si des avancées notables ont été réalisées, l’investissement dans le sport féminin reste selon les experts trop insuffisant pour un développement équitable et durable du sport féminin en Afrique, particulièrement au niveau local.
Le sport féminin africain est en pleine expansion, porté par des athlètes de renommée mondiale qui brisent les barrières. Leurs réussites et leurs triomphes ont ouvert des portes aux femmes qui souhaitent faire carrière dans le sport et ont inspiré les jeunes filles et les jeunes garçons à les suivre comme modèles. En témoigne la Coupe d’Afrique des nations de football féminine, organisée au Maroc en juillet 2025 qui met en scène la détermination et l’expérience d’équipes comme les Banyana Banyana d’Afrique du Sud ou les Super Falcons du Nigéria. Cette compétition offre une scène continentale pour les joueuses, renforçant ainsi l’intérêt pour le football féminin sur le continent.
«Je tiens à remercier GS Sports et Momentum pour avoir toujours mis en avant les femmes dans le sport. Continuons à le faire. Je me souviens que notre ancienne Miss Univers a l’habitude de dire que cet espace n’a pas de nom tant qu’on ne l’a pas nommé et qu’on ne s’y assoit pas. Toutes les femmes doivent s’emparer de cet espace, car quelle est la pire chose qui puisse arriver ? On peut échouer, mais on ne peut pas réussir sans échouer.»
Desiree Ellis, Coach des Banyana Banyana – Afrique du Sud
Pourtant, la réalité quotidienne des sportives africaines reste bien différente de celle de leurs homologues masculins ou même de leurs compatriotes évoluant à l’étranger. En Afrique, les équipes féminines et les sportives manquent cruellement de financement et d’infrastructures. Une situation qui tend à freiner l’engouement de nouvelles générations. Selon les statistiques d’ONU Femmes, seulement 20% des femmes interviennent dans les sports collectifs et 50% fonctionnent de manière individuelle. Au Kenya, par exemple, les équipes de course de fond se heurtent souvent à un manque de soutien financier. Pour exemple, le nombre de médailles remportées par les Kényanes à Paris 2024. Sur les 11 médailles glanées au total, 7 l’ont été par des femmes grâce notamment à Beatrice Chebet et Faith Kipyegon plusieurs fois médaillées recordwomen du 1500m et 5000m.
«Nous vous sommes très reconnaissants d’avoir fait de nous ce que nous sommes aujourd’hui. Quels que soient les défis que nous traversons, nous nous assurons de porter notre drapeau au plus haut niveau possible. Mais nous espérons que le ministère nous aidera à être, vous savez, à compétir au plus haut niveau avec les meilleurs du monde. »
Faith Kipyegon, Athlète, recordwoman mondiale – Kenya
Les experts pensent que pour rendre le sport plus inclusif l’Afrique doit exploiter pleinement le potentiel du sport féminin. La Confédération africaine de football a pris quelques mesures dans ce sens, en renforçant la visibilité de la CAN Féminine et en encourageant les fédérations nationales à créer des championnats féminins, tout comme les clubs participants aux compétitions interclubs à avoir des sections féminines.
«En tant que femmes, nous ne nous limitons pas. Comme le dit toujours Faith, il est bon de s’épanouir avec les hommes. Moi-même, je me motive en la regardant. Comme nous sommes de bonnes amies et qu’elle sait que ce n’est pas facile, elle me remonte le moral. J’essaierai donc toujours.»
Beatrice Chebet, Athlète, recordwoman mondiale – Kenya
Les Jeux Olympiques de la Jeunesse de Dakar de 2026 seront le premier événement olympique se déroulant sur le continent africain. Une opportunité inédite pour mettre en lumière le sport féminin en Afrique, en offrant une plateforme de visibilité et de reconnaissance pour les athlètes africaines.
