En 2025, ils sont seulement 16% de centrafricains à avoir accès à l’électricité. Face à un défi énergétique structurel, la République centrafricaine mise désormais sur les énergies renouvelables pour répondre à ses besoins croissants en électricité. Le ministre du Développement énergétique et des Ressources hydrauliques, Arthur Bertrand Piri, place cette transition au cœur de la politique gouvernementale.
La République centrafricaine amorce un tournant décisif dans sa politique énergétique. Le ministre du Développement énergétique et des Ressources hydrauliques, Arthur Bertrand Piri, affirme sa volonté d’inscrire les énergies renouvelables au centre de la stratégie nationale afin de pallier les carences historiques du pays en matière d’approvisionnement électrique, qui s’expliquent par un taux d’électrification d’environ 16%.
“Les défis restent énormes qu’est-ce qu’il faut faire? Il faut effectivement moderniser les infrastructures dans le domaine de l’énergie, il faut donner de l’électricité à nos populations dans l’arrière pays, mettre l’accent sur l’électricité rurale. Aujourd’hui nous avons l’énergie verte c’est-à-dire le solaire et l’hydroélectrique qui représentent à peu près 70% de production de l’électricité dans notre pays.
Arthur Bertrand PIRI, Ministre du Développement énergétique et des Ressources hydrauliques – Centrafrique
Depuis 2016, plusieurs projets ont été initiés, marquant une rupture progressive avec la dépendance quasi-exclusive aux groupes thermiques et au vieux barrage hydroélectrique de Boali en service . Le projet phare de cette ambition est sans conteste la centrale solaire de Danzi, inaugurée en novembre 2023 par le Président de la République, Faustin Archange TOUADERA. Avec ses 25 mégawatts de capacité installée, elle détient le statut de plus grande centrale solaire d’Afrique centrale à ce jour. Ce projet, fruit d’une coopération entre la Centrafrique, des partenaires techniques internationaux et des bailleurs institutionnels, s’inscrit dans une dynamique de renforcement du mix énergétique national.
“Le défi aujourd’hui c’est la demande qu’on doit satisfaire, pour le moment la demande de la ville de Bangui est estimée à 200 mégawatts, aujourd’hui notre capacité installée tourne autour de 73 mégawatts installés. Donc en terme de déficit on a au moins 130 mégawatts à apporter sur le système interconnecté.”
Romuald Arnaud BANDEU LEKEGBA, Chef d’usine de la Centrale solaire de Danzi – Centrafrique
À travers cette infrastructure, la capitale Bangui bénéficie d’une amélioration tangible de l’offre électrique, réduisant les délestages qui freinaient le tissu économique local et dégradaient les conditions de vie des ménages. Toutefois, dans les zones rurales le taux d’électrification demeure très faible soit 2% seulement. Au-delà de Danzi, d’autres initiatives sont en gestation. Des projets qui s’intègrent dans la vision gouvernementale d’un accès élargi, durable et inclusif à l’électricité à l’horizon 2030. Face aux difficultés d’accès à l’électricité, des citoyens emploient des solutions alternatives.
“J’ai vraiment un problème d’électricité en fait, du moment ou je sors le matin pour aller au boulot c’est en ce moment-là que l’électricité arrive. Je ne profite pas de cette énergie en fait. La seule solution que moi j’ai trouvé c’est d’avoir une batterie et un panneau solaire pour pallier à ce fléau.
Prince Emmanuel Fiomanada, Entrepreneur – Centrafrique
Il y a encore de nombreux efforts à relever face à des infrastructures vétustes et des financements limités. Pourtant, l’exemple de Danzi prouve que la République centrafricaine est capable d’amorcer une transition énergétique crédible. Des projets pourraient voir le jour à l’intérieur du pays avec des petites centrales solaires et de petits barrages hydroélectriques afin de répondre aux besoins des communautés rurales. De tel projet et la modernisation du réseau visent à faire passer l’accès à l’électricité à près de 50 % de la population à l’horizon 2030.
