Les tensions vont elles descendre entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire. Les relations diplomatiques entre les deux pays sont au plus bas depuis l’annonce du décès d’Alino Faso survenu le 24 juillet dernier. D’après le procureur de la République de Côte d’Ivoire, l’activiste se serait suicidé alors qu’il était en détention à l’école de gendarmerie d’Abidjan. Une thèse rejetée par le gouvernement burkinabè.
Le premier évoque un suicide par pendaison, le second dénonce un “assassinat crapuleux”. Le décès d’Alino Faso laisse craindre une montée des tensions diplomatiques entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Alors qu’une enquête est toujours en cours, le porte-parole du gouvernement ivoirien était un interrogé sur le dossier lors d’une conférence presse donnée ce 30 juillet à l’issue du conseil des ministres. Un dossier pour lequel les autorités diplomatiques burkinabè devraient prochainement être saisies selon ses dires.
“Pour l’heure, nous nous en tenons au communiqué du procureur de la République qui a été suffisamment clair sur le décès de Monsieur Traoré. Je voudrais regretter ce décès, c’est une personne humaine. Donc vous pouvez comprendre que nous soyons sensible à l’affliction qui peut toucher ses parents et ses proches. Nous sommes désolés pour ce décès mais je peux dire que tout a été fait dans les normes.”
AMADOU COULIBALY, Porte-parole du gouvernement – Côte d’Ivoire
L’affaire remonte au 24 juillet…c’est à cette date que Alino Faso est retrouvé mort dans sa cellule de l’école de la gendarmerie d’Abidjan. Un décès annoncé 3 jours plus tard par le procureur de la République de Côte d’Ivoire. Alain Christophe Traoré de son vrai nom, a été interpellé le 10 janvier dernier pour “intelligence avec des agents d’un Etat étranger”. Depuis l’annonce de sa mort, les autorités burkinabè réclament le rapatriement de son corps.
Le gouvernement a appris avec consternation et indignation, le décès dans des circonstances obscures de notre compatriote Alino Faso alias Alain Christophe Traoré. […] Le gouvernement s’interroge sur les motivations réelles de sa détention dans une caserne de gendarmerie plus de six mois après son arrestation et sans procès. Il rejette avec vigueur la thèse du suicide actuellement présentée par les autorités ivoiriennes qui ont brillé par une complaisance coupable face à l’arbirtraire et au déni de justice dont a été victime Alino Faso dans cette affaire depuis son interpellation le 10 janvier 2025.
PINGDWENDE GILBERT OUEDRAOGO, Porte-parole du gouvernement – Burkina Faso
En dehors de la sphère politique, le décès d’Alino Faso a aussi provoqué une vive réaction au sein de la population. Ce 30 juillet, des milliers de personnes se sont rassemblées à Ouagadougou à la suite de l’appel lancé par la Coordination des associations de veille citoyenne. Du mémorial Thomas Sankara jusqu’à l’ambassade de Côte d’Ivoire, les manifestants ont marché pour réclamer justice et vérité.
