Afrique du Sud – Enquête rouverte sur la mort de Biko : une audience pour élucider un drame historique

Le décès du militant charismatique du mouvement de conscience noire, Steve Biko, en 1977, est l’un des épisodes les plus marquants de la répression du régime d’apartheid. Une audience vient d’être fixée, dans l’espoir de rouvrir enfin un dossier trop longtemps étouffé.

Près d’un demi-siècle après sa mort, la justice sud-africaine rouvre le dossier Steve Biko. Ce militant emblématique de la lutte contre l’apartheid est décédé en 1977, à l’âge de 30 ans, après avoir été violemment battu en détention. Le 12 septembre 2025, les procureurs ont officiellement relancé l’enquête, dans l’espoir de faire toute la lumière sur les circonstances de son décès. À l’époque, la police de l’apartheid avait affirmé qu’il s’était blessé accidentellement en se cognant la tête contre un mur de sa cellule. Mais près de 50 ans plus tard, cette version est largement remise en question.

“Lorsque nous avons rédigé cette Constitution, que j’appelle l’Alabaisson, nous ne nous sommes inspirés que de deux pays : le Canada et l’Allemagne. Deux nations qui, faut-il le rappeler, n’ont jamais connu l’oppression ou le colonialisme tels que nous les avons vécus. Nous avons adopté un modèle qui ne nous ressemble pas. On nous a vendu un échiquier, un système étranger, incompatible avec notre réalité. Et nous l’avons accepté, peut-être parce que nous sommes Africains, parce que nous sommes noirs, et que nous avons été conditionnés à croire que ce qui vient d’Europe est forcément juste, valable, ou supérieur.”

Muzi Frederick Sikhakhane, Avocat Afrique du Sud

Steve Biko, inspiré par Nelson Mandela, est le fondateur du mouvement de conscience noire. Son combat pour l’émancipation des Noirs sud-africains en a fait une cible du régime raciste. Détenu nu et menotté pendant près d’un mois dans la tristement célèbre « chambre 619 », il est mort dans un hôpital, des suites de ses blessures. Sa disparition a provoqué une onde de choc internationale, faisant de lui un symbole planétaire de la résistance anti-apartheid. Pourtant, à l’époque, aucune poursuite n’avait été engagée

« Notre législation repose en grande partie sur des vérités empruntées, souvent fausses. Nous évoluons dans un pays qui fonctionne comme un véritable syndicat du crime. En tant qu’université – et plus particulièrement en tant qu’université de l’Humanité notre mission ne réside pas seulement dans la construction d’infrastructures. Elle consiste surtout à faire vivre des idées profondes, comme celles portées par Steve Biko, et à les intégrer pleinement dans notre programme académique. »

Pamela Maseko, ProfesseurAfrique du Sud

Aujourd’hui, un nouveau chapitre s’ouvre. Une commission judiciaire, mise en place par le président Cyril Ramaphosa, s’interroge sur d’éventuelles manœuvres pour étouffer les crimes du passé. L’enquête, relancée après des plaintes déposées par les familles de victimes, est entre les mains du National Prosecuting Authority. Elle a été ajournée au 12 novembre prochain, pour une première audience devant la Haute Cour du Cap-Oriental. Une étape symbolique et peut-être décisive, dans la quête de vérité et de justice.

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