La crise politique à Madagascar entre dans une nouvelle phase ce mardi 14 octobre 2025, avec la destitution du président Andry Rajoelina par l’Assemblée nationale. Malgré la dissolution du Parlement décrétée par le chef de l’État, la chambre basse a maintenu son vote, exacerbant les tensions institutionnelles et politiques. Alors que Rajoelina est désormais en exil et que le soutien de l’armée à la contestation se renforce, l’avenir politique du pays reste plongé dans l’incertitude.
À Madagascar, la crise politique s’intensifie avec le vote, ce mardi 14 octobre 2025, de la destitution du président Andry Rajoelina par l’Assemblée nationale. Avec une large majorité de 130 voix contre 33, les députés ont exprimé leur volonté de mettre fin au mandat du chef de l’État, qui se trouve actuellement en exil. Cette décision fait suite à une tentative d’opposition parlementaire d’organiser une session extraordinaire pour déclarer un « abandon de poste », alors même que le chef de l’Etat, dans un décret publié dans la matinée du 14 octobre par la présidence, avait annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale. Dans la foulée, l’unité militaire ralliée à la contestation dit « prendre le pouvoir » après cette destitution.
Avec la fuite d’Andry Rajoelina, il est clair que le pouvoir malgache est désormais vacant au niveau de la présidence, laquelle avait d’ailleurs déjà perdu toute légitimité. En prenant cette décision, le Parlement cherche à marquer le coup en faisant entendre sa voix face aux événements qu’il subit. Il tente ainsi de trouver sa place entre la génération Z et l’armée.
Kerwin Mayizo, Analyste politique – RD Congo
Cependant, la dissolution de la chambre basse n’a pas empêché le vote de se tenir, et les parlementaires d’adopter la motion de destitution. Dans une réponse officielle, la présidence de la République a dénoncé cette procédure, la qualifiant d’ »illégale » et contraire à la Constitution malgache, rappelant que l’article 60 stipule que l’Assemblée nationale doit être dissoute en cas de crise institutionnelle.
Les perspectives de résolution de la crise passent par le rassemblement de toutes les forces vives de Madagascar afin de diagnostiquer précisément les causes de la crise et de proposer les solutions idoines pour y remédier.
Kerwin Mayizo, Analyste politique – RD Congo
Ce bras de fer entre le pouvoir exécutif et le législatif met en lumière une situation de plus en plus incertaine pour Madagascar. L’exil du président Andry Rajoelina, accompagné du soutien croissant de l’armée au mouvement de contestation, alimente les spéculations sur l’avenir politique du pays. Alors que l’Assemblée nationale poursuit sa démarche, la question du respect des institutions et de la légalité constitutionnelle demeure au cœur des débats.



