Depuis plus d’un demi-siècle, des femmes pionnières transforment l’économie en Afrique. Au Burkina Faso, certaines ont fait de l’agroalimentaire un instrument de progrès social. Elles créent, innovent et défendent la qualité des produits locaux. Leur action redessine la carte de l’industrie africaine.
À Ouagadougou, Simone Zoundi incarne cette génération d’entrepreneures qui ont compris que l’avenir de l’Afrique passe par la valorisation des ressources locales et l’industrialisation des matières premières. Dès 1974, elle lance ses premiers biscuits à base de céréales locales. Depuis, son entreprise a diversifié sa production : farines infantiles enrichies, biscuits au soja, poudres de baobab, thés et boissons locales. Chaque produit répond à un double enjeu : nutrition et développement économique. Pour Zoundi, la femme est un pilier de l’industrie. Elle doit conjuguer vie professionnelle et charges familiales tout en animant un esprit de solidarité et de travail collectif.
Les relations avec les services de production ont permis à ma première unité de créer des biscuits de petits milles et ainsi assurer le développement de démarrage de la petite unité agro-alimentaire. Alors, cette petite agro-alimentaire en 1974, les premiers biscuits à partir des 78, le produit amélioré. J’ai donné plus de diversification des produits. A partir de 1980, c’était la création de la société, la première société industrielle, également j’ai fait les biscuits, mais je voulais faire aussi la confiserie.
SIMONE ZOUNDI, Fondatrice de la Sodepal
Son action dépasse la simple production. Elle exporte ses produits vers le Togo, le Mali et le Niger, trois marchés où sa marque s’est installée durablement. Cette présence sous-régionale s’ajoute à ses collaborations avec des organisations humanitaires telles que le PAM, engagées à ses côtés dans la lutte contre la malnutrition chronique. L’innovation guide chacune de ses démarches : chaque produit naît d’un processus rigoureux, respectant les normes de qualité et visant à améliorer la santé des populations.
J’ai créé la Fédération nationale des industries de l’agro-alimentaire avec l’appui du CILSS à l’époque et voilà et je crois que cette organisation continue son plein. Non seulement c’étaient les années 91 , mais aujourd’hui, je crois qu’on continue et l’activité s’est développée. Beaucoup d’entreprises agro-alimentaires sont créées. Nous avons plus de 250 membres.
SIMONE ZOUNDI, Fondatrice de la Sodepal
Le rôle des femmes dans l’industrialisation n’est pas seulement économique. Il est social, culturel et politique. Ces entrepreneures démontrent que valoriser le local, structurer les initiatives et encourager les jeunes talents crée un cercle vertueux : développement durable, renforcement de la souveraineté alimentaire et meilleure inclusion sociale.



