Un nouveau traitement préventif contre le VIH à action prolongée, le lénacavir, est désormais administré en Eswatini et en Zambie. Ce traitement ne nécessite que deux doses par an. Son efficacité, démontrée lors d’essais cliniques, est telle qu’elle offre une protection quasi totale. Il devrait renforcer la riposte de l’Afrique au VIH, alors que le continent demeure l’épicentre mondial de l’épidémie. Selon un rapport de l’OMS de 2024, on estime à 26,3 millions le nombre de personnes vivant avec le VIH en Afrique.
Dans la lutte contre le VIH, une avancée majeure se profile en Afrique australe. L’Eswatini et la Zambie ont lancé l’administration du lénacapavir, une nouvelle PrEP injectable, administrée seulement deux fois par an et pensée pour les personnes ayant des difficultés à suivre un traitement oral quotidien. En Eswatini, où la prévalence du VIH avoisine les 27 % chez les adultes, les premières doses sont destinées aux groupes les plus exposés. En Zambie, ce sont principalement les jeunes et les communautés vulnérables qui sont ciblés. Pour les professionnels de santé, cette innovation pourrait réduire de manière significative les nouvelles infections dans une région où l’Afrique subsaharienne concentre encore plus de 60 % des contaminations mondiales.
Cela contribuera grandement à lutter contre les nouvelles infections auxquelles nous sommes confrontés ces derniers temps. Un grand merci aux donateurs et partenaires qui travaillent avec nous.
Mduduzi Matsebula, Ministre de la Santé
Les autorités sanitaires saluent une avancée « essentielle » mais appellent à la prudence. Les organisations locales rappellent que l’efficacité du lénacapavir dépendra de systèmes de santé suffisamment robustes pour assurer le suivi des injections, garantir la disponibilité du médicament et former le personnel à cette nouvelle méthode de prévention. En Zambie, le ministère de la Santé décrit ce déploiement comme une étape déterminante pour freiner les transmissions parmi les populations à haut risque.
Cette étape importante témoigne du rôle renouvelé de la Zambie dans la riposte mondiale au sida et de notre capacité à transformer les défis en opportunités. Elle guidera le déploiement de Linkapua à l’international, aux côtés d’autres méthodes de prévention telles que le préservatif, la circoncision masculine volontaire et médicale (CMVM) et d’autres options de PrEP.
Élie Muchima, Ministre de la Santé
Alors que l’Afrique du Sud s’apprête à rejoindre ce mouvement, l’ONUSIDA souligne que les innovations biomédicales, aussi prometteuses soient-elles, doivent s’appuyer sur des infrastructures solides pour transformer durablement la trajectoire de l’épidémie. Pour de nombreux acteurs régionaux, l’arrivée du lénacapavir marque un tournant, mais son impact réel dépendra de la capacité des pays à intégrer durablement ces outils de prévention dans leurs stratégies nationales de santé publique.
