Grâce à la technologie spatiale et satellitaire, le continent africain peut combler ses lacunes dans divers domaines stratégiques. La technologie spatiale est sous-tendue par le partage des connaissances et des technologies, nécessaire pour armer les pays africains. Présent aux Etats-Unis pour le forum Afrique – Etats-Unis, le chef de l’Etat camerounais Paul Biya s’est adressé aux principaux décideurs de l’industrie spatiale américaine en porte voix de l’Afrique dans le cadre du Forum spatial Etats-Unis- Afrique organisé à Washington le 13 décembre 2022.
Dans le grand chantier de l’essor de l’Afrique, le secteur spatial, presque encore inexploré, est une véritable niche stratégique. Le marché mondial de l’industrie aérospatiale est estimé à 477,1 Mds USD, employant 1,7 millions de personnes dans le monde. Un domaine dans lequel les Etats-Unis, pays leader de ce segment industriel peut apporter à l’Afrique une contribution significative comme le souligne le président Paul Biya en porte voix des pays africains à l’occasion du forum spatial Etats-Unis-Afrique.
Je fais en effet le constat que l’Afrique est particulièrement favorable au déploiement et à l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication, qui dépendent actuellement de la mise en orbite de satellites de communication. Ces avancées sont en effet exploitées dans divers domaines fondamentaux de notre développement économique. Pour autant, les besoins liés au développement du secteur spatial en Afrique restent nombreux et pressants. A l’heure actuelle, les capacités des pays disposant d’un satellite sur le continent ne peuvent pas permettre une couverture optimale des besoins de l’ensemble de nos populations, et même de nos Gouvernements.
Paul Biya, Président de la République – Cameroun
Les pays du continent veulent participer à la conquête spatiale. Trois satellites ont été lancés depuis début 2021, et une vingtaine de projets sont initiés. La Tunisie a procédé à la mise en orbite le 22 mars 2021 de son tout premier satellite : Challenge One, un nanosatellite destiné à l’internet des objets. Aujourd’hui, aucun pays africain n’a les capacités de mettre en orbite ses propres satellites, dont la majorité est conçue hors du continent. L’Afrique, selon le président Paul Biya, entend s’investir dans la conquête spatiale, encore dominée par les Etats-Unis, la Chine et l’Europe.
Conquérir l’espace me semble donc être à la fois une opportunité et un impératif. Dans cette dynamique, la coopération avec les pays partenaires, qui ont une avance certaine dans ce domaine, est primordiale. Je me félicite donc de ce que la question soit abordée ici ce jour, étant donné que les Etats-Unis sont à la fois des pionniers de l’exploration de l’espace, et des acteurs principaux de la mise en orbite des satellites qui nous sont si essentiels. Il me paraît fondamental qu’un transfert des technologies vers les pays africains s’opère pour un accès équitable à l’espace et ses opportunités. Les enjeux autour de cette question nous sont en effet communs.
Paul Biya, Président de la République – Cameroun
Le marché des satellites africains jusqu’ici dominé par l’Égypte, l’Afrique du Sud, le Nigeria et l’Algérie, est ouvert à une véritable concurrence continentale et internationale. L’agence spatiale du Rwanda a été établie il y a deux ans. Le président du Rwanda Paul Kagame a exprimé sa satisfaction à travailler avec ses partenaires américainS pour parfaire ses ambitions. L’arrivée des nanosatellites, à l’image des CubeSat, plus petits, légers et simples à concevoir, a permis de démocratiser leur fabrication. Outre les 44 appareils africains déjà lancés, une vingtaine d’autres sont sur le point d’être mis en orbite pour symboliser la conquête spatiale africaine.