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African Union Journal – L’Interview : Rita Bissaoonauth – cheffe de mission du Centre international pour l’Éducation des jeunes filles et des femmes en Afrique (UA/CIEFFA)

African Union Journal : dans cette interview exclusive, Rita Bissoonauth, la cheffe de mission du Centre international pour l’Éducation des jeunes filles et des femmes en Afrique (UA/CIEFFA) s’exprime sur l’action de cette institution de l’Union africaine pour l’autonomisation de la femme africaine.

1- Aspiration 6 de l’Agenda 2063 de l’Union africaine appelle à un développement centré sur les femmes. Quelles politiques s’alignent sur cette vision ?

L’éducation est indispensable pour garantir l’autonomisation des femmes. Sans éducation, la femme ne peut s’autonomiser et devenir la leader de l’Afrique que nous voulons. C’est pourquoi le Centre International de l’Union africaine pour l’Éducation des Filles et des Femmes a été créé en 2004 en tant qu’institution spécialisée de l’organe pan africain. Et nous ne sommes devenus opérationnels qu’à la fin de 2016. Notre mandat étant de contribuer à l’autonomisation de toutes les filles et les femmes du continent grâce à l’éducation. C’est ce que nous faisons depuis sept ans et nous travaillons à différents niveaux. Nous commençons au plus haut niveau, avec un plaidoyer auprès des chefs d’État et des gouvernements, des ministres de l’Éducation et du Genre des différents pays. Nous essayons d’en faire autant que possible avec une approche multisectorielle. Nous travaillons également avec les différents ministères africains, nos partenaires au développement, mais surtout avec nos jeunes. Les jeunes constituent, comme nous le savons, 60% de notre population et nous ne pouvons pas les oublier. Il est important qu’ils soient engagés dans le processus d’autonomisation des filles et des femmes. Les jeunes sont aujourd’hui, les ambassadeurs, ce sont eux qui font passer le message à la communauté sur l’importance d’envoyer les filles à l’école, de les laisser terminer leurs études et de croire en elles. C’est le message que portent nos jeunes et nous les appelons nos ambassadeurs UA/CIEFFA.

2- L’Acte constitutif de l’Union africaine reconnaît le rôle des femmes dans la promotion du développement inclusif. Les femmes africaines contribuent jusqu’à 40% de la production agricole sur le continent, par exemple. Quelles mesures sont prises par l’Union africaine pour renforcer la contribution de celles-ci au développement multisectoriel en Afrique ?

Nous savons que la culture est très importante et c’est la raison pour laquelle nous sommes ici lors du sommet de février 2022 pour organiser un événement parallèle sur le thème de l’année qui est basé sur la nutrition et le capital humain. Notre événement parallèle est basé sur la façon dont nous développons la résilience de nos filles et femmes africaines grâce à la nutrition et à l’éducation. Il est très important pour nous de montrer ce lien qui existe entre la nutrition, qui est l’agriculture, et la chaîne alimentaire. Ce que nous allons montrer ici, c’est l’importance de l’alimentation scolaire locale, qui est une initiative de l’Union africaine.

3- Comment l’Union africaine entend-elle parvenir à cela ?

Nous organisons cet événement parallèle avec les ministres de différents pays. Et il est dirigé par la Sierra Leone, le Sénégal, en collaboration avec d’autres partenaires de développement. Nous voulons à travers cet événement comment l’absence de l’alimentation scolaire pendant la fermeture d’écoles causée par le covid 19 a eu un impact sur l’éducation des filles. Beaucoup de nos écoles sont fermées depuis deux ans. Les filles n’ont pas eu accès à un bon repas. Beaucoup d’entre elles ne sont pas allées à l’école et cela a causé des grossesses précoces. De nombreuses filles ont abandonné l’école et le taux d’abandon scolaire des filles reste très élevé. Environ 20% de la population de filles a abandonné l’école. C’est pourquoi il est si important de lier cet aspect de l’agriculture et “home grown school feeding’’. Nous appelons “home grown school feeding” parce que nous utilisons des produits locaux. Nous voulons aussi montrer l’impact de l’alimentation scolaire sur la scolarisation des filles.

4 – Qu’attendez-vous de la diaspora concernant l’autonomisation des femmes africaines ?

La diaspora a un grand rôle à jouer dans l’autonomisation des femmes africaines. L’Union africaine compte actuellement cinq régions et la diaspora est notre sixième région. Nous travaillons en étroite collaboration avec la diaspora africaine, en veillant à ce qu’ils fassent partie de nos réunions, nous les invitons à être des consultants et à participer, car ils ont beaucoup à apporter. Ce qui est également très important, c’est que la diaspora est engagée à contribuer et c’est ce qui fait avancer le continent.

5 – La stratégie 2018-2028 « Égalité des genres et autonomisation des femmes » de l’Union africaine est actuellement en vigueur. Après 4 ans de mise en œuvre, quelles avancées notables avez-vous constatées ?

Je pense que l’Afrique a fait beaucoup de progrès notamment en ce qui concerne la scolarisation. La scolarisation des filles avant le covid 19, en particulier au niveau primaire, était très élevée, soit plus de 90% dans de nombreux pays africains. C’est une avancée notable. Nous avons également constaté une augmentation du taux d’inscription dans les établissements d’enseignement secondaire et supérieur. C’est encourageant. Cependant, avec l’avènement du covid-19, nous risquons de perdre les gains qui ont été réalisés au cours des dernières décennies. Il est donc important que nous travaillions ensemble en tant que continent, communauté et famille pour nous assurer que l’éducation des filles ne soit pas mise de côté, que nous continuions à plaider pour l’éducation des filles, en veillant à ce qu’elle soit au premier plan des agendas des gouvernements africains.

6 – La violence sexiste réduit de 8% les activités économiques en Afrique, selon les données officielles. Des mesures sont prises pour y mettre un terme, mais elles restent insuffisantes. Comment accélérer la lutte contre ce type de violence en Afrique ?

Ce que nous avons observé au cours des deux dernières années est dommage. La violence basée sur le genre a gravement augmenté pendant la période de covid-19. Les écoles n’étaient pas ouvertes pour fournir le havre de sécurité qu’elles offrent d’habitude. Nous avons lancé en septembre 2020, une campagne dénommée “Africa educator campaign” à l’issue de laquelle nous appelons les États membres de l’Union africaine, les partenaires de développement et les jeunes à s’engager à œuvrer en faveur de la scolarisation des filles. Lorsque les filles sont scolarisées, elles sont protégées contre la violence sexiste. Jusqu’à présent, nous avons reçu plus de 250 engagements et nous travaillons en étroite collaboration avec certains États membres. La Namibie, par exemple, fait partie des pays désormais engagés à mener ce processus. Il est important que nous continuions à travailler en collaboration des Etats. Avec cette campagne éducative, nous avons vu notre jeunesse se donner à fond. Nos jeunes plaident auprès de leurs communautés, des chefs religieux et traditionnels, pour s’assurer que la violence sexiste soit réduite. Ils se battent pour que les jeunes filles poursuivent leur scolarité. Certains de nos jeunes ont même construit des écoles dans les zones rurales pour nos filles. Il est donc très important que nous travaillions avec les différentes parties prenantes et les acteurs de l’éducation à travers une approche multisectorielle, pour nous assurer que nous ne parlons pas de la violence sexiste comme étant un préjudice à l’éducation.

7 – La promotion de l’égalité des sexes est un enjeu crucial pour Africa24. Comment la chaîne peut-elle soutenir les programmes d’autonomisation des femmes de l’Union africaine ?

Nous serons ravis de collaborer avec Africa24. Je pense que ce qui est le plus important, c’est que, par exemple, avec notre programme “Africa educator campaign”, vous puissiez le diffuser et informer tous les téléspectateurs sur les initiatives de l’Union africaine. Nous avons une chanson dédiée à ce programme et nous serions très heureux si vous pouviez suivre ce clip intitulé “Je suis une fille africaine”, chanté par trois jeunes artistes d’Ouganda, du Burkina Faso et du Nigeria. Cette chanson nous présente l’ambition de toutes nos filles africaines, qui est d’être quelqu’un d’elles-mêmes et non la femme de quelqu’un.

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