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African Union Journal – L’Interview : Wamkele Keabetswe Mene, Secrétaire General ZLECAF

African Union Journal : Dans cette interview exclusive, Wamkele Keabetswe Mene, le Secrétaire General de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), s’exprime sur l’impact de la mise en œuvre de la Zlecaf dans le domaine de la lutte contre la pauvreté et le développement de l’Afrique.

1 – La Zone de libre-échange continentale africaine est opérationnelle depuis le 1er janvier 2021. Quels progrès ont été réalisés grâce à cette initiative dans le domaine de la lutte contre la pauvreté en Afrique ?

Permettez-moi tout d’abord de dire qu’il n’est pas facile de négocier un accord commercial entre 55 pays aux profils économiques et commerciaux différents. Cela demande du temps et beaucoup d’efforts. Cependant, nous sommes parvenus à nous mettre d’accord sur les principaux piliers de l’accord qui stimuleront le commerce. Nous avons jeté les bases de la promotion du commerce intégré sur le continent. C’est une réalisation importante. Cela implique différents domaines qui seront couverts par l’accord commercial lui-même. L’année dernière, les ministres du Commerce sont parvenus à une convergence et se sont mis d’accord sur 87,7% des règles d’origine, ce qui fait qu’il y a près de 60 000 produits qui sont commercialisés. Chaque région d’Afrique et chaque pays a un ensemble de règles d’origine différentes. Cela signifie que les échanges entre les régions sont limités en raison de ces différentes règles d’origine. Maintenant, que nous avons 87,7% de réalisation en termes d’accord, cela nous place en bonne position pour nous assurer que le commerce en Afrique cela nous place en bonne position pour nous assurer que le commerce en Afrique cela nous place en bonne position pour nous assurer que le commerce en Afrique Ce que les ministres du Commerce ont recommandé lors de la dernière réunion à Accra, c’est que nous devons développer la partie commerciale de l’accord, commercialiser l’accord, afin que les exportateurs puissent commencer à en tirer profit.

2 – Tenant compte de la menace du covid 19 en Afrique, pouvez-vous nous donner l’impact de la ZLECAF sur les économies africaines à ce jour ?

La ZLECAF stimulera considérablement le commerce intra-Africain. Si l’accord est effectivement mis en œuvre, d’ici 2035, nous aurons la possibilité de contribuer à hauteur de 450 milliards de dollars au PIB global de l’Afrique. Nous avons également la possibilité de stimuler le commerce intra-africain jusqu’à 80% et de sortir près de 100 millions d’Africains de la pauvreté si nous mettons en œuvre l’accord efficacement. Avec les accords commerciaux, vous ne voyez pas les résultats du jour au lendemain, vous fixez votre objectif pour les 20 à 30 prochaines années et c’est le cas avec l’Europe. Le projet d’intégration d’Europe a pris du temps. Le défi auquel nous sommes confrontés est le covid-19. Comment la ZLECAF contribue au processus de redressement immédiat de l’Afrique ? De nombreux pays africains en fait, il n’y a même pas un seul pays africain qui dispose de l’espace de politique monétaire et de l’espace de politique physique pour des outils de relance économique aussi importants. L’outil de relance économique pour l’Afrique est la mise en œuvre agressive de la ZLECAF. C’est ainsi que nous contribuerons à dynamiser le commerce intra-Africain et à s’assurer que le commerce intra-Africain soit le moteur de la reprise économique sur notre continent. Là encore, il y a des avantages à court terme que nous pouvons voir en réponse aux défis qui ont été présentés par la pandémie.

3 – Quels sont les défis auxquels l’Union africaine est confrontée pour faciliter le commerce en Afrique, qui se situe à environ 20%?

Depuis 60 ans, notre continent commerce plus avec l’Europe qu’entre nous-mêmes. Nos schémas commerciaux nous amènent en Europe et dans d’autres parties du monde, mais principalement en Europe. Nous exportons vers les pays développés, les pays du Nord, et 60 à 70 ans plus tard, nous continuons à exporter des matières premières sans valeur ajoutée, et donc nous continuons à être piégés dans ce que j’appelle un modèle économique colonial où la valeur ajoutée en Afrique est très faible, la capacité de fabrication est très faible, la capacité de production est très faible sur le continent par rapport à d’autres parties du monde. La ZLECAF vise à répondre à ce défi particulier et à positionner notre continent sur la voie de niveaux d’industrialisation plus élevés. En développant des chaînes de valeur régionales, que ce soit dans l’automobile, l’agro-industrie, la pharmacie, nous serons en mesure de tirer parti de ce marché d’1,3 milliard d’habitants avec un PIB combiné à ce jour, d’environ 3,4000 milliards de dollars américains. Le défi à long terme est de savoir comment démanteler ce modèle économique colonial dont nous avons hérité. Sans se déconnecter de la communauté mondiale, de l’économie mondiale, des chaînes de valeur mondiales, nous devons démanteler ce modèle économique colonial d’une manière qui permettra à l’Afrique d’avancer du point de vue du développement industriel et de la capacité de production. C’est l’objectif de la ZLECAF.

4-En tant qu’institution œuvrant pour promouvoir le développement économique de l’Afrique, quelles stratégies l’Union africaine a-t-elle mis en place pour réduire la dépendance extérieure et faire de la ZLECAF une réalité ?

Nous devons commencer à examiner quelles chaînes de valeur, nous développons en Afrique, des chaînes de valeur qui réduiront notre dépendance extérieure. Prenons l’exemple. En 2019, l’Afrique a importé pour près de 16 milliards de dollars de produits pharmaceutiques. Nous dépendons des autres pour notre propre santé publique depuis de nombreuses années. Nous avons une opportunité et le covid 19 a fait avancer cela, pour tirer parti de la ZLECAF, fabriquer des vaccins sur le continent africain, et établir une industrie des médicaments génériques. Si nous parvenons à réformer et à reconfigurer notre régime de droits de propriété intellectuelle en tant que continent, grâce à la ZLECAF, nous nous positionnons pour réduire la dépendance extérieure, produire des vaccins et des médicaments génériques sur le continent. Déjà, nous avons le cas du Sénégal par exemple, le Sénégal a des zones économiques spéciales qu’il est en train d’établir sur les produits pharmaceutiques. Le Gabon, également, a des initiatives similaires. Ce que nous devons faire, c’est intégrer cela dans une stratégie continentale et montrer que la capacité de production, non seulement en produits pharmaceutiques, mais aussi dans l’agro-industrie, est en augmentation en Afrique en tirant parti de la ZLECAF.

5-L’Union africaine a-t-elle fixé un budget pour soutenir l’opérationnalisation de la ZLECAF ?

Oui bien sûr. Nous avons notre budget des États membres comme tout autre organe de l’Union africaine. Nous sommes également soutenus et je dois dire que nous sommes très reconnaissants d’être soutenus par nos partenaires, Afreximbank ainsi que la Banque africaine de développement. Ce sont des institutions clés en Afrique et elles ont intérêt à veiller à ce que le commerce intra-africain soit sur la bonne voie du développement et c’est pourquoi elles existent. Ces institutions sont indispensables pour soutenir l’intégration économique régionale sur le continent africain. Elles sont nos principales sources de financement pour le moment.

6- Africa24 est engagé à soutenir les programmes de développement des institutions. Comment la chaîne peut-elle soutenir les programmes de développement stratégique de l’Union africaine ?

Je pense que tout d’abord, le plaidoyer est très important en tant qu’organisation médiatique. Informer les Africains sur les diverses initiatives qui sont entreprises au sein de l’Union africaine pour améliorer notre continent est vraiment essentiel. Le renforcement des capacités des journalistes est aussi important pour le développement de la ZLECAF. Ce sont quelques-uns des partenariats qui peuvent aider l’Union africaine et le secrétariat de la ZLECAF à toucher des milliers d’Africains. Il est également nécessaire d’informer sur une initiative importante et sur la manière dont elle a le potentiel de restructurer le continent pour les 30 à 40 prochaines années.

7- Quelles sont selon vous, les mesures concrètes qui peuvent être mises en place pour améliorer le commerce à travers l’Afrique et limiter les importations ?

C’est vraiment notre stratégie. Dans 30 à 40 ans, nous voulons être plus autonomes en ce qui concerne la capacité productive. Il n’y a aucun pays au monde qui n’importe pas de marchandises, mais ce qui est important, c’est de réduire le niveau d’importation et d’améliorer notre capacité de production et cela prend du temps. Prenons le cas de Singapour qui ne s’est pas industrialisée du jour au lendemain. Il a fallu environ 30 à 40 ans. Je ne pense donc qu’en tant qu’Africains, alors que nous cherchons à augmenter notre capacité de production, oui, c’est réalisable, mais cela va nous prendre du temps pour réduire nos importations et notre dépendance extérieure.

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