La Banque des États de l’Afrique centrale a injecté, le 30 juillet, 120 milliards de FCFA dans les caisses des établissements de crédit des six pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale. En fournissant cette liquidité, la BEAC espère renforcer la liquidité des établissements de crédit qui éprouvent un besoin de trésorerie quatre fois supérieur à l’offre.
120 milliards de FCFA, c’est l’enveloppe injectée par la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) dans les caisses des établissements de crédit des six pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC). L’opération vise à renforcer la liquidité dans le secteur bancaire régional, confronté à des défis économiques croissants. Ceci, dans le but de permettre aux banques d’augmenter leur capacité de prêt.
“ Ces injections de liquidité se passent sur ce qu’on appelle le marché monétaire et c’est uniquement à l’intention des banques de la Beac. Donc ce sont des petits concours qui leur permettent de dénouer certaines opérations dont l’échéance n’excède pas 24 heures, pour les facilités de prêt marginal et sept jours pour les appels d’offres. L’effet n’est pas observé sur l’économie, mais plutôt sur l’aptitude des banques commerciales à dénouer certaines opérations ponctuelles. Voilà à quel niveau il fallait chercher les effets de ces injections monétaires.”
Jean Marie BIADA, Économiste, fiscaliste – Cameroun
La demande de liquidité des établissements de crédit de la CEMAC s’élève à 511 milliards de FCFA. A cet effet, il existe un déséquilibre entre l’offre et la demande dans le système financier régional. Malgré les mesures de la BEAC pour assécher les banques, l’encours des prêts bancaires dans la Communauté s’est estimé à 10 586 milliards de FCFA au premier trimestre de l’année 2024.
“ Le déséquilibre qu’on observe sur le marché monétaire entre les besoins en trésorerie et l’offre de trésorerie tient au moins à un faisceau de raisons. Premièrement, l’absence de projets économiquement porteurs, l’absence de projets financièrement et commercialement rentables, l’absence de promoteurs qui sont capables de présenter un niveau de garantie suffisant ou correspondant au niveau de ressources dont ils ont besoin pour mettre en œuvre leurs projets.”
Jean Marie BIADA, Économiste, fiscaliste – Cameroun
Il convient de noter que la BEAC a suspendu ses opérations d’injection de liquidité dans le circuit bancaire de la CEMAC de février 2023 au 11 juin 2024. Ceci, pour répondre à une conjoncture régionale caractérisée par une inflation estimée à 5,5%, nettement au-dessus de la norme communautaire de 3%.