L’Union Africaine a placé l’année 2024 sous le signe de l’éducation. Depuis 2022, l’Afrique s’est engagée à transformer le système éducatif en un système adapté aux besoins du monde actuel. Pour ce faire, les Etats devraient mettre à disposition 15% du budget national à l’éducation. Cependant, face aux nombreuses priorités, le secteur éducatif reste sous-financé.
Selon la Commission de l’Union africaine, en 2023, certains pays africains n’enregistrent aucun taux d’achèvement du deuxième cycle de l’enseignement secondaire pour les filles issues des milieux défavorisés. Cette situation s’explique notamment par l’absence d’investissement dans le secteur éducatif;d’où le thème 2024 de l’UA: « Éduquer une Afrique prête pour le 21ème siècle : construire des systèmes éducatifs résilients pour un accès accru à un apprentissage inclusif, tout au long de la vie, de qualité et pertinent en Afrique ».
“Il ne fait aucun doute qu’il est judicieux, d’attirer des investissements dans le système éducatif africain dans des domaines qui améliorent la productivité, la capacité de production et la compétitivité mondiale en matière de croissance.”
Claver Gatete, Secrétaire exécutif de la (CEA) – Rwanda
L’éducation étant un droit humain fondamental et un outil clé pour le développement socio-économique de l’Afrique, les pays de l’UA, à l’instar de l’Éthiopie, ont pris pour engagement de transformer le système éducatif en un système adapté aux besoins du monde actuel.
“Au cours des cinq dernières années, le gouvernement éthiopien a donné la priorité aux investissements visant à améliorer la qualité de l’éducation, de sorte que notre programme national d’alimentation scolaire nourrit plus de 6 millions d’élèves par jour. Nous avons assuré la participation et constaté l’impact positif que l’éducation peut avoir sur la vie de nos concitoyens.”
Taye Atske Selassie, Ministre des Affaires étrangères – Ethiopie
Actuellement l’Afrique bénéficie d’une population en âge de fréquenter estimé à 500 millions de personnes. Cependant, près de 100 millions d’entre elles âgées entre 5 et 19 ans ne vont pas à l’école et se tournent vers l’immigration. Pour y faire face, l’UNESCO recommande que les pays mettent 15% de leur budget national au service de l’éducation.
“Si j’étais ministre de l’éducation aujourd’hui, je négocierais chaque année avec mon président et avec le Premier ministre pour obtenir une allocation budgétaire et généralement ce que j’obtiens dans l’allocation budgétaire ne peut être suffisant. Cela signifie que le gouvernement a un panier à partager entre tous les autres secteurs et que l’éducation reçoit juste sa part. L’Unesco recommande que 15% du budget national soit consacré à l’éducation, mais ce n’est pas toujours facile à obtenir parce que l’Etat a d’autres problèmes à résoudre ou qu’il manque de moyens.”
Mohammed Belhocine, Commissaire chargé de l’éducation à UA – Algérie
Pour rappel, selon les nations unies, l’Afrique a besoin de 90 milliards de dollars pour atteindre d’ici 2030 la couverture universelle en matière d’éducation.
