Afrique : 1,9 milliard USD nécessaires au financement climatique

Malgré sa modeste contribution au changement climatique qui se chiffre à environ à 4%, l’Afrique est aujourd’hui particulièrement affectée par ce dernier. L’Organisation météorologique mondiale estime qu’aujourd’hui 17 des 20 pays les plus menacés par le changement climatique se trouvent en Afrique. Dans un rapport intitulé État du climat en Afrique 2024, l’organisation note que la température moyenne à la surface de l’Afrique en 2024 était supérieure d’environ 0,86°C à la moyenne de la période 1991-2020. Le phénomène qui coûte déjà 2 % à 9% des budgets nationaux à travers le continent sera l’une des priorités de Sidi Ould Tah, nouveau président de la Banque africaine de Développement.

L’Afrique, dont la population devrait doubler d’ici 2050, paie le lourd tribut du changement climatique. Selon le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), l’Afrique du Nord et l’Afrique de l’Ouest sont particulièrement touchées, avec une hausse des températures attendue entre 1,5°C et plus de 3°C selon les hypothèses prises en considération, affectant la santé, la productivité et la sécurité alimentaire des populations. Un impact non négligeable dans un contexte où 60% de la population active dépend de l’agriculture mais 20 % de la population du continent vit en insécurité alimentaire.

«Dans 25 ans, un homme sur quatre sera africain et la force de travail active de l’Afrique sera supérieure à la Chine. Alain Dreyfus Ce qui fait qu’aujourd’hui, les décisions que nous prenons et les décisions que nous prendrons dans les années à venir seront déterminantes pour l’avenir de l’Afrique et surtout à la lumière de son évolution démographique importante.»

Sidi Ould Tah, Président élu de la BADMauritanie

L’un des défis du nouveau président de la Banque africaine de Développement, Sidi Ould Tah  sera celui du financement du climat. Or, les besoins actuels de financement climatique en Afrique se situent entre 1,6 et 1,9 billion de dollars. Une grande partie du financement climatique disponible est fournie comme des prêts plutôt que des subventions, laissant le continent endetté. Sous la présidence d’Akinwumi Adesina, la BAD a notamment procédé récemment à une émission de capital hybride de 750 millions de dollars sur les marchés mondiaux de capitaux pour le climat.

«Vous avez constaté que la Corne de l’Afrique souffre d’inondations et de nombreuses atrocités liées au changement climatique. Lorsque vous regardez la région du Sahel, le désert, la famine augmentent chaque jour. Vous avez vu ce qui est arrivé au Malawi, au Mozambique, concernant les inondations. Pourtant, nous ne sommes pas responsables. Notre niveau de vulnérabilité est élevé, et pourtant nous ne disposons pas de fonds suffisants pour gérer les atrocités qui se produisent en Afrique. Je pense que nous devons commencer à penser à l’adaptation en priorité. Nous devons affiner notre financement pour répondre aux engagements que nous avons pris à Paris en 2015.»

John Kioli, Président, Groupe de travail sur les changements climatiques au KenyaKenya

La lutte contre le changement climatique en Afrique repose pour l’essentiel sur des collaborations transfrontalières. L’initiative de la grande muraille verte soutenue par la BAD est un exemple. Ce projet vise à restaurer 100 millions d’hectares de terres dégradées d’ici 2030, en plantant une bande forestière de 8 000 km de long à travers le Sahel, du Sénégal à Djibouti. Une initiative qui rentre en droite ligne avec la Déclaration de Nairobi publiée en 2023 à l’issue du premier sommet africain sur le climat tenu au Kenya. Une déclaration qui prévoit la réduction de 43% des émissions de gaz à effet des Etats africains  d’ici 2030.

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