Le crédit-bail est un levier de performance essentiel pour les PME en Afrique centrale car il leur permet d’acquérir des équipements et des infrastructures sans investissement initial important, préservant ainsi leur trésorerie et favorisant leur croissance. Cette technique de financement, souvent sous-exploitée, offre aux entreprises l’accès à des biens nécessaires à leur activité, tout en allégeant leur endettement apparent et en diversifiant leurs sources de financement.
En Afrique centrale, le crédit-bail peine à s’imposer progressivement comme une solution incontournable pour les petites et moyennes entreprises (PME) car il ne représente que 3 % des financements totaux des PME contre 35 % pour les PME industrielles. Et pourtant, le crédit-bail est un levier de performance significatif pour les PME, car il facilite l’accès au financement des équipements sans nécessiter d’investissement initial important, ce qui préserve la trésorerie des entreprises. Cependant, le développement de ce marché est freiné par des risques élevés de non-paiement et des contraintes fiscales, nécessitant des réformes et un renforcement des mécanismes de surveillance pour pleinement exploiter son potentiel.
“ Le crédit bail a déjà un cadre uniforme dans l’espace au Ohada. Le contrat est reconnu, le bailleur garde la main sur son bien en cas de défaut de paiement. Mais dans la pratique, chaque juridiction applique ces textes avec plus ou moins de rigueur. Donc, oui, la loi au Ohada s’applique partout, mais son efficacité dépend de l’environnement national, notamment la rapidité des juges, la qualité du registre de commerce et parfois même de la volonté politique de promouvoir ce mode de financement.”
Stéphanie MANGUELE, Avocate – Cameroun
Le potentiel du marché du crédit-bail (leasing) dans la zone CEMAC, et plus spécifiquement au Cameroun dépasse les centaines de milliards de FCFA, avec des estimations variables selon les sources et les périodes. Selon l’Association camerounaise du crédit-bail (Camlease), le potentiel de du marché de crédit-bail est passé de 400 milliards de FCFA en 2016 à un marché de plus de 500 milliards de FCFA en 2025. Pour ce qui est du Gabon, le potentiel du crédit-bail représente seulement 1 à 2 % de la formation brute de capital.
“ Il existe des directives, des règlements, macroprudentiels qui font la classification des créances, la réglementation des échanges, et elles influencent la fiscalité et la pratique bancaire. Au niveau de l’Ohada, un cadre de droit commercial est créé, mais à ce jour, nous espérons toujours un acte uniforme spécifique, entièrement dédié au crédit bail.
Maty Samb, Directrice exécutif du cabinet Mea Lux Consulting – Sénégal
L’avenir du crédit-bail en Afrique centrale, bien que prometteur en raison d’un potentiel de marché important, est entravé par des défis tels que l’insuffisance des cadres juridiques et comptables adaptés, l’inadéquation de certaines réglementations, et un taux de sinistres élevé qui freine l’enthousiasme des investisseurs. Cependant, les acteurs du marché, les PME et l’État travaillent à la vulgarisation de ce mode de financement essentiel pour la croissance économique, en espérant une amélioration de l’environnement des affaires pour libérer pleinement ce potentiel.



