En Afrique, près de 40% des denrées périssables se perdent avant même d’atteindre les marchés, faute de systèmes de conservation adaptés. À Kigali, le Centre Africain d’Excellence pour les Systèmes de Refroidissement et de Chaîne du Froid Durables expérimente des solutions innovantes, alliant énergie solaire et technologies écologiques, pour lutter contre la faim et améliorer la sécurité alimentaire du continent.
Au cœur de ce centre de recherche unique en son genre, ingénieurs, chercheurs et entrepreneurs africains testent de nouvelles techniques de conservation des produits agricoles. Leur objectif est de prolonger la durée de vie des fruits et légumes, réduire le gaspillage et offrir des alternatives propres à la réfrigération traditionnelle. Une approche verte, essentielle pour un continent qui dépend à plus de 60% de l’agriculture vivrière.
“Cette chambre froide, alimentée par l’énergie solaire, offre des services de réfrigération sans dépendre des combustibles fossiles ni de l’électricité du réseau. C’est l’une de nos solutions innovantes. De plus, nous utilisons cet espace pour tester des méthodes d’emballage écologiques. En conformité avec la politique rwandaise de tolérance zéro pour le plastique, nous évaluons de nouveaux matériaux d’emballage biodégradables. L’objectif est de réduire les pertes et les déchets après récolte, tout en prolongeant la durée de conservation des produits.”
Lembe MAGWAZA – Enseignant d’Université – Afrique du Sud
Chaque année, l’Afrique subsaharienne subit des pertes de denrées alimentaires estimées à plus de 4 milliards de dollars, principalement dues au manque d’infrastructures de chaîne du froid, selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. En réponse à ce défi, le centre de Kigali, avec le soutien du Programme des Nations Unies pour l’Environnement et du Kigali Cooling Efficiency Program, expérimente des solutions de réfrigération alimentées par l’énergie solaire. Ces initiatives visent non seulement à minimiser le gaspillage alimentaire et à préserver la qualité des produits, mais aussi à contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
“Il y a aussi le côté médical dans la chaîne de froid. Pour tout ce qui est vaccin, pour tout ce qui est médicaments qui doivent être rangés dans le froid. Ca aussi, on le fait avec le solaire. Et c’est d’autant plus facile parce que, vous savez dans certaines régions éloignées, soit ils n’ont pas accès à l’électricité ou ils ont accès par intermittence. Ce qui fait que, quand la chaîne de froid est rompue, tout est gaspillé. On sait que par exemple, 25% de vaccins sont perdus en partie à cause des facteurs comme la rupture ou l’absence de la chaîne de froid »
Francine MUNYANEZA – Directrice Générale de Munyax Exo, Rwanda
À Kigali, la mise en place d’une chaîne du froid durable représente une solution efficace face à la faim et au changement climatique. Cette approche, qui combine innovation, énergies renouvelables et expertise locale, permet une meilleure conservation des légumes, une protection accrue des médicaments et une stabilisation des revenus agricoles. L’Afrique se forge ainsi un chemin autonome vers une sécurité



