40 milliards de dollars américains, c’est le déficit d’investissement annuel dans le secteur de l’alimentation et de l’agriculture en Afrique. Et pour combler ce déficit, un certain nombre de mesures sont proposées par des experts pour sortir le continent de ce gouffre financier et développer ce secteur qui emploie la majorité de la population africaine.
L’Afrique fait face à un déficit d’investissement annuel de 40 milliards de dollars dans les systèmes alimentaires. Tous les investissements dans le secteur agricole et toutes les chaînes de valeurs y relatives manquent cruellement de fonds nécessaires pour relever ce secteur pourtant vital pour la survie de tout un continent. Mais alors, que faut-il pour inverser la tendance?
“Je pense qu’il y a deux choses que nous devons vraiment faire en urgence. Tout d’abord, nous avons besoin d’un financement plus innovant, adapté non seulement au secteur agricole, mais aussi au continent. Cela signifie que nous avons besoin de plus de facilités de financement mixte, de plus de capital de garantie, de plus de capital patient également pour les investissements. En deuxième lieu, je pense qu’on a besoin de plus de données et d’analyses plus profondes. Savoir ou sont par exemple les projets bancables, les taux d’intérêts, ou sont les demandes pour certaines marchandises et quelles sont les véritables lacunes de l’offre en termes de nombre. Je pense que nous devons vraiment avoir une compréhension profonde de tout cela”
Jennifer BAARN, Responsable des partenariats avec le secteur privé à AGRA – Suriname
Selon plusieurs experts, bien qu’il y ait encore beaucoup de choses à faire et à mettre en place pour rendre justice aux systèmes alimentaires africains, tous semblent s’accorder sur le fait qu’il faut soutenir prioritairement les petits producteurs agricoles, qui font la force du continent.
“On voit par ici et par là ou les gens pensent que c’est la grande agriculture à grande échelle qui va transformer le continent. Ce n’est pas forcément ça. Les petits producteurs ont tout leur rôle. Ils sont cinq cents millions dans le monde et produisent 80% de la nourriture que nous mangeons. Donc, dans nos politiques de transformations, il faut qu’on leur donne de la place pour améliorer leur productivité, avoir accès aux marchés et mieux s’adapter au climat.”
Bernard HIEN, Directeur régional Afrique de l’Ouest et du Centre, FIDA – Burkina Faso
Selon le rapport 2024 sur la situation de l’agriculture en Afrique, les micro, petites et moyennes entreprises représentent 85% du secteur privé et du marché alimentaire de l’Afrique en termes de volume. Ces héros de la sécurité alimentaire, comme les appellent les auteurs de ce rapport, ont besoin de bonnes politiques pour les soutenir afin de relever ce secteur qui est en chute depuis 2020.
