Lors de la 9ᵉ édition du Future Investment Initiative (FII9) à Riyad, Tony Elumelu a livré un message fort aux dirigeants mondiaux. Devant un parterre d’investisseurs, il a plaidé pour une inclusion équitable de l’Afrique dans la révolution de l’intelligence artificielle (IA), soulignant que l’accès aux infrastructures de base notamment à l’électricité et au capital privé reste le principal frein à la transformation numérique du continent.
Le débat s’inscrivait dans un moment charnière pour la finance mondiale : après une année 2024 marquée par une contraction des flux d’investissement, le capital-investissement mondial a rebondi de plus de 420 milliards de dollars au premier semestre 2025 selon S&P Global. Ce regain d’appétit pour les actifs privés s’accompagne d’une réflexion plus large sur la répartition géographique des capitaux et l’équilibre entre acteurs établis et marchés émergents. Pour Tony Elumelu, président du groupe United Bank for Africa (UBA) et fondateur de Heirs Holdings, cette dynamique mondiale ne doit pas laisser l’Afrique à la marge et a rappelé que, malgré les promesses de l’IA, les fondamentaux économiques demeurent le vrai défi africain.
“ Nous avons besoin de plus de capital privé et mondial sur le continent pour catalyser le développement infrastructurel. Nous parlons de l’IA ici. Mais pour éliminer l’IA sur le continent, il faut massivement améliorer l’accès à l’électricité, ce qui est un défi sur le continent.”
Tony O. ELUMELU, Président du groupe United Bank for Africa (UBA) – Nigeria
Plus de 600 millions d’Africains n’ont toujours pas accès à l’électricité selon la Banque mondiale ; un obstacle majeur pour la numérisation et l’industrialisation du continent. Selon Tony Elumelu, l’Afrique a les ressources, mais pas toujours les structures de gouvernance ni les financements nécessaires pour les transformer en prospérité partagée. Il appelle à une « thérapie de combinaison » : une alliance entre gouvernements réformateurs, capitaux privés internationaux et institutions traditionnelles pour bâtir les fondations de la croissance durable. Cette vision rejoint le thème central de la FII9 « Investir dans l’humanité » et illustre la nécessité de penser l’investissement au-delà du rendement, comme un outil de transformation sociétale.
“ Voyons combien de capital mondial nous pouvons concrétiser ou commettre en aidant à créer l’infrastructure d’IA en Afrique qui nous aidera à parler d’accessibilité et d’adoption. ”
Tony O. ELUMELU, Président du groupe United Bank for Africa (UBA) – Nigeria
Un message sans équivoque : l’Afrique ne demande pas la charité, mais des partenariats équitables et des investissements structurants. Dans une ère où l’intelligence artificielle redéfinit les marchés et la productivité, la véritable révolution sera celle qui permettra à tous y compris au milliard d’Africains connectés à venir de participer pleinement à la prospérité mondiale.
