Alors que 25 pays africains se trouvent en situation de détresse ou à haut risque de surendettement, Lomé accueille, du 12 au 14 mai 2025, une mobilisation politique et financière de haut niveau. Co-organisée par la Commission de l’Union africaine et le gouvernement togolais, la Conférence de l’Union africaine sur la dette publique rassemble chefs d’État, ministres des Finances, gouverneurs de banques centrales, partenaires techniques et financiers ainsi que des représentants de la société civile.
Réunis sous le thème de l’Agenda africain de gestion de la dette publique : restaurer et préserver la viabilité de la dette, les participants à cette conférence de l’Union africaine sur la dette publique ambitionnent de définir une stratégie continentale unifiée. L’objectif est de transformer la dette, d’un obstacle au développement, en un véritable catalyseur, répondant ainsi à une crise qui entrave la progression vers les Objectifs de développement durable (ODD) et l’Agenda 2063.
Nous nous réunissons ici dans un contexte où les règles du jeu international se transforment à grande vitesse, mais rarement au bénéfice de l’Afrique. C’est pourquoi nous devons aujourd’hui poser des questions fondamentales sur ce qu’est véritablement une dette soutenable, sur ce que signifie la souveraineté financière et sur les responsabilités partagées en Afrique et au-delà.
Faure Essozimna Gnassingbé, Président du Conseil
L’enjeu est de taille, 1 152 milliards de dollars de dette extérieure enregistrés fin 2023, contre 1 120 milliards en 2022. Le service de la dette a grimpé à 163 milliards de dollars en 2024, soit presque trois fois le montant payé en 2010. Et pour espérer tenir les engagements de développement, le continent devra encore mobiliser entre 1 300 et 1 600 milliards de dollars dans les années à venir.
Partons d’ici avec une vision renouvelée, une vision où la dette n’est plus synonyme de crise mais de capacité, où nos économies sont construites non pas sur l’extraction et l’aide mais sur l’innovation, la valeur ajoutée et l’équité, et où nous agissons non pas en tant que débiteurs plaidant pour un allègement mais en tant que partenaires exigeant des réformes. Redéfinissons le récit de la dette africaine.
John Dramani Mahama, Président de la République – Ghana
La Conférence de l’Union africaine sur la dette publique à Lomé au Togo, explore des instruments financiers mieux adaptés aux réalités du continent, tels que les obligations vertes ou les prêts indexés sur les Objectifs de développement durable (ODD). Elle ambitionne d’harmoniser les positions africaines face aux créanciers, qu’ils soient étatiques, multilatéraux ou privés.