La Communauté d’Afrique de l’Est a annulé sa mission d’observation pour les élections générales du 20 décembre 2023 en République Démocratique du Congo, en raison du refus du gouvernement congolais. Depuis l’adhésion du pays au bloc communautaire est-africain en mars 2022, une succession de tensions fragilisent désormais leur coopération. La plus récente est la création, le 15 décembre 2023 à Nairobi, au Kénya, de “ l’Alliance du fleuve Congo (AFC)”, un groupe de neufs groupes dissidents congolais.
La Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) a annulé sa mission d’observation pour les élections générales en République démocratique du Congo qui se tiennent ce 20 décembre 2023. Dans un communiqué publié le 18 décembre 2023, le bloc communautaire a révélé avoir essuyé un refus du gouvernement congolais à la demande d’observateurs électoraux sous-régionaux. Encourageant le corps électoral congolais a organisé des élections pacifiques, l’EAC a tout de même indiqué que la décision de la RDC est contraire au Traité établissant la Communauté de l’Afrique de l’Est.
“On a comme l’impression que le Congo ne voudrait pas voir de regards gênants par rapport à un processus électoral que beaucoup d’observateurs trouvent mal parti”.
Kerwin MAYIZO, Analyste politique, RD Congo
La RDC a intégré l’espace communautaire est-africain le 29 mars 2022. Une adhésion qui a permis le déploiement de la Force régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est dans le pays pour lutter contre le groupe rebelle M23 dès août 2022. Des troupes devenues indésirables, le président Félix Tshisekedi ayant exigé leur retrait complet le 8 décembre 2023. Par ailleurs, de nouvelles tensions sont nées de la création de “ l’Alliance du fleuve Congo (AFC)” formée de dissidents congolais dont l’ancien président de l’organe électoral Corneille Nangaa et le M23, le 15 décembre 2023 à Nairobi, au Kenya.
“Pendant que le président de la RDC espérait que l’EAC allait combattre le M23 à la place de l’armée ou à côté de l’armée congolaise, l’EAC était venue pour veiller à ce qu’un cessez-le-feu soit respecté, ou que le processus de Luanda ou de Nairobi puissent se dérouler sans ambages. Ce qui a été très mal perçu à Kinshasa. Donc c’est des relations très conflictuelles, très tendues”…
Kerwin MAYIZO, Analyste politique, RD Congo
Plus de 40 millions d’électeurs en RDC et dans la diaspora voteront pour élire un chef d’État pour un mandat de cinq ans. Aux élections législatives et locales, 1 511 sièges sont à pourvoir parmi une sélection de plus de 100 000 candidats. Des observateurs affirment que les élections générales de 2023 sont une opportunité pour la RDC de tester la stabilité de ses processus démocratiques.
