D’Asmara à Abuja, en passant par le Soudan et l’Afrique du Sud, la désinformation est une caractéristique de plus en plus courante du paysage médiatique en Afrique. En effet 74% de la population africaine est régulièrement exposé à une infox. Pour pallier le problème, plusieurs leaders africains appellent à la création de médias africains capables de porter la voix d’un continent dynamique et en pleine mutation.
Selon une étude menée en 2020 par le PSB Research, 67% des jeunes africains âgés de 18 à 24 ans affirment que les fake news impactent négativement leur capacité à s’informer. Une situation qui, de l’avis de certains experts, nécessite le renforcement de l’éducation aux médias des plus jeunes. 62% de la population africaine a en effet moins de 25 ans selon l’Africa Youth Survey 2020…
Comment l’Afrique est-elle représentée à l’étranger, que dit-on de l’Afrique ? Il faut que nous construisions notre propre discours de l’Afrique par nous-mêmes, par les Africains et pour cela il faut que nous ayons les outils, les médias, qui doivent pouvoir effectivement transmettre la bonne information, montrer ce qui est positif. Mais pour cela il faut se donner les moyens d’avoir les médias qui vont parler de nous et de nos succès. Donc oui, je soutiens fortement la possibilité de mettre en place un média africain.
Macky SALL, Président en exercice de l’Union Africaine
L’Afrique représente 10,9% des internautes dans le monde, soit environ 507,9 millions d’internautes sur le continent, selon la plateforme community managers d’Afrique. Au nom de la liberté d’expression, les réseaux sociaux ont été détournés et convertis en armes de désinformation et d’influence d’opinions. Selon le Digital News Report 2021 du Reuters Institute sur la désinformation, 74% de la population africaine est régulièrement exposé à une infox.
“ Aujourd’hui, nous avons appris qu’en tant que journalistes africains, nous avons un grand rôle à jouer pour montrer le côté positif de l’Afrique, non seulement son côté négatif comme le font certains médias internationaux. Un accent particulier a été mis sur le rôle des journalistes en Afrique. Les journalistes africains devraient en tenir compte, afin de s’assurer que la culture africaine est valorisée. Cela améliorera la situation de notre continent.”
Ramadhan Mvungi, Journaliste
Selon l’Union africaine, la représentation médiatique stéréotypée et négative du continent, conditionne les perceptions des africains qui sont encore inondés par les grands groupes médiatiques des puissances mondiales. Ainsi le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, plaide pour la création d’ une maison de presse de l’Union Africaine leader de l’information sur le continent
L’Afrique est souvent présentée de manière négative dans les médias internationaux. Cette représentation est celle d’un continent troublé par les guerres civiles, la faim, la corruption, la cupidité, la maladie et la pauvreté est humiliant et déshumanisant
Abiy AHMED, Premier Ministre de la République Fédérale d’Ethiopie
Dans un contexte où l’information est une véritable arme, l’Afrique est ainsi tenue d’investir dans un projet médiatique capable de partager sa vision du développement et de raconter son histoire.