De 2015 à 2025, Akinwumi Adesina a dirigé la BAD avec une approche axée sur les résultats. Plus de 550 millions de vies sont transformées à travers le continent. Des milliards de dollars sont injectés dans l’agriculture, l’énergie, la santé, l’eau et l’infrastructure. À quelques mois de la fin de son mandat, l’homme trace les contours d’une Afrique à la hauteur de ses ambitions.
Bilan d’une décennie de stratégie, d’investissement et d’impact. À la 38e session ordinaire de l’Union africaine, Akinwumi Adesina, président sortant de la Banque africaine de développement (BAD), a dressé un inventaire chiffré de ses dix années à la tête de l’institution. Sous sa direction, plus de 550 millions de personnes ont été directement touchées par les projets de la banque, dont 231 millions de femmes. Les données révèlent que 127 millions de personnes ont désormais accès à de meilleurs soins, 61 millions à l’eau potable, 33 millions à un assainissement amélioré, 46 millions aux services TIC, et 45 millions à l’électricité.
“ L’électricité est notre principal problème et c’est pourquoi nous avons organisé la Banque africaine de développement et la Mission 300 de la Banque mondiale pour connecter 300 millions d’Africains à l’électricité d’ici 2030. “
Akinwumi Adesina, Président de la BAD – Nigéria
Côté infrastructures, 55 milliards de dollars ont été investis en une décennie. Africa 50, levier d’investissement, a mobilisé plus d’un milliard de dollars, tandis que l’Alliance pour les infrastructures vertes a rassemblé 10 milliards. Dans le secteur agricole, 101 millions de personnes ont accédé à la sécurité alimentaire, grâce à 72 milliards de dollars orientés vers les pactes de livraison agroalimentaire. En santé, la BAD a engagé 6 milliards de dollars pour améliorer les infrastructures hospitalières et stimuler la production pharmaceutique locale.
“ Nous sommes devenus le plus grand financier multilatéral des infrastructures en Afrique. Nous avons créé Africa 50, qui a levé plus d’un milliard de dollars, et l’Alliance pour les infrastructures vertes qui a mobilisé 10 milliards de dollars d’investissement pour les infrastructures vertes.”
Akinwumi Adesina, Président de la BAD – Nigéria
L’Africa Invest ment Forum franchit la barre des 200 milliards de promesses d’investissements, tandis qu’un mécanisme de refinancement de 20 milliards de dollars est mis en œuvre pour alléger la dette africaine. Forte d’un triplement de son capital, qui atteint désormais 318 milliards de dollars tout en conservant sa notation triple A, l’institution met également l’accent sur l’inclusion économique. Le programme AFAWA a ainsi permis de débloquer 2,5 milliards de dollars au profit de 24 000 entreprises dirigées par des femmes. Dans la même dynamique, des banques d’investissement dédiées aux jeunes entrepreneurs ont vu le jour, illustrant une ambition de voir l’Afrique portée par sa jeunesse. À l’approche de septembre 2025, date à laquelle Adesina passera le relais, il lègue une institution consolidée, mais le défi de convertir la croissance en prospérité partagée demeure considérable.



